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Témoignage de M. Jean Floch : baraques O11, T6, F 1 au Bergot. Par Ollivier Disarbois

La famille Floch a vécu de 1947 à 1966 au Bergot. Baraques O11, T6 et F1. Jean évoque ici quelques souvenirs de ces années en baraque et après.

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Témoignage de M. Jean Floch : baraques O11, T6, F 1 au Bergot.

J’ai vécu en baraques dans le quartier du Bergot de 1947 à 1957, date de mon départ au service militaire. Jusqu’en 1950, nous habitions O 11, baraque occupée par quatre ménages, ce qui posait des problèmes, les appartements n’étant séparés que par une mince cloison de bois et nous entendions tout ce qui se passait chez le voisin. Malgré les excellentes relations que mes parents entretenaient avec eux, ils sont partis dès qu’ils ont pu trouver une baraque française à trois pièces, c’était la T 6. Cette baraque était située, à peu près où se trouve la rue d’Aquitaine pas très loin du carrefour du boulevard  de l’Europe et de l’Avenue Le Gorgeu, sur la droite en allant vers le Pont de Villeneuve. Au début des années 60, ils déménagent une fois de plus pour venir habiter dans la F 1 ; c’est là que mon père est décédé en décembre 1963. Il travaillait au charbonnage chez Stéphan et faisait aussi le docker occasionnellement. Ma mère a occupé la baraque jusqu’en 1966, avant d’être relogée. Nous étions six, ma mère, mon père deux sœurs et un frère. Une de mes sœurs est née dans la baraque en 1953 ; événement encore assez courant à l’époque.

Un grand moment le certif

Je me souviens très bien de la classe du certificat d’études, M. Moisan Georges était le directeur et aussi notre instituteur. Je garde de lui le souvenir d’un homme juste et bon. Nous étions trente six dans la classe, dix huit d’entre nous étaient présentés à l’examen par le directeur et quatre se présentaient en candidats libres. Sur l’ensemble il n’y eut que deux candidats libres à être recalés. Le directeur était fier du résultat et nous aussi bien sûr. Après concertation nous décidons de nous cotiser pour acheter un cadeau ; sans rien dire nous partons à Kérinou acheter des tasses bretonnes. Evidemment le directeur est dans tous ses états, il pense que nous avons fait l’école buissonnière, étant en possession du fameux sésame tant convoité. Il jure ses grands dieux, que l’on va voir ce que l’on va voir et que ça va chauffer à notre retour. Quel n’est pas sa surprise quand nous revenons avec le cadeau ! Après quelques remarques de circonstances, il nous remercie et nous invite même à venir manger quelques gâteaux chez lui. Je pense à mon père qui m’avait promis un vélo si j’étais reçu et une « danse » si j’étais collé. Je n’ai jamais eu de vélo en cadeau, mais je suis toujours fier d’avoir décroché ce certificat. Une chose toutefois qui m’a beaucoup marqué, lors des promenades en car, les instituteurs qui nous accompagnaient, nous faisaient chanter « dans la troupe il n’a pas de jambes de bois », mais dans notre classe il y avait un élève de Landéda Paul Le Goff qui avait un pilon, et j’étais malheureux pour lui de ce que considérais comme un manque de respect. Ce handicap ne l’a pas empêché de faire des études, puisqu’il est devenu professeur de médecine.

Les balades du patronage

En dehors de l’école, il y avait le patronage laïque et le patronage  des curés St Yves. Je fréquentais ce dernier et j’ai le souvenir des prêtres, M. Le Ru, Nicol, Calvez, ils nous envoyaient en promenade le jeudi après-midi « au bois de la Baronne » le bois de Kéroual, nous cueillons des rhododendrons quand c’était l’époque pour les ramener à l’école. A la belle saison nous allions à pieds pique-niquer à l’étang de Kerléguer, baignade pour ceux qui le voulaient, moi je préférais la mer. Il y avait également des pique-niques organisés par les gens du quartier et nous allions vers la côte, Portsall, Landunvez et autres plages. Ceci me rappelle une anecdote, comme j’étais plutôt du genre rachitique, mon père voulait que je me dépense plus et un beau jour il a voulu me pousser à l’eau, car j’hésitais à me mouiller. J’ai du pressentir la poussée, je me suis écarté et il s’est retrouvé à l’eau tout habillé. Je ne vous dis pas la frayeur ! J’imaginais déjà la « rouste » mémorable qui m’attendait. Il a passé l’après midi en slip sur les rochers, à attendre que ces vêtements veuillent bien sécher, mais l’ambiance aidant je suis passé à côté de la correction. Ouf !…

Plombier zingueur

J’ai suivi un apprentissage de plombier zingueur chez Keromnes rue Yves Collet, de mars 1954 à mars 1957, puis jeune ouvrier jusqu’au service militaire en octobre de la même année. Comme apprenti je ne gagnais pas grand chose et comme jeune ouvrier j’avais 120f de l’heure. Toute ma paye allait à la maison et ma mère me donnait mon « prêt » le dimanche, 500f. Pour augmenter mon argent de poche je faisais des petits boulots au noir Un jour, je travaillais sur un chantier place de Strasbourg, j’étais l’apprenti de l’ouvrier et il me demande d’aller chercher un litre de vin. Alors que je revenais, une voiture s’arrête à ma hauteur et qu’elle n’est pas ma surprise de voir le patron me demander de l’accompagner jusqu’à l’atelier. J’obtempère, pensant qu’il n’avait pas vu la bouteille que je tentais de cacher sous un pull, que je tenais à la main. Afin de m’occuper il me donne à fondre des morceaux d’étain pour reconstituer des baguettes de soudure. Quelques instants plus tard, l’ouvrier arrive dans tous ses états, il avait perdu son apprenti et prenait le patron à témoin de son malheur. Après l’avoir laissé parlé celui ci lui a passé un savon, en lui montrant la bouteille de rouge qu’il avait découvert ; s’il avait pu rentrer sous terre il l’aurait fait.

Tour de France et service militaire

En 1957, j’ai fait avec mon ami Maxime Aubry, le tour de France en scooter, en trois semaines, en passant par Lourdes, Carcassonne, Genève, Macon, Rennes, St Brieuc et Plouguerneau. Puis en octobre 1957 c’est le service militaire dans la marine, les classes à Pont-Réan, puis le cours de canonnier sur le Jean-Bart, ce qui m’évite sans doute Siroco et l’Algérie. J’embarque quelques mois sur le Lafayette, puis retour sur le Jean-Bart, où je finirais mon service.

Se marier à l’église

En septembre 1959 je me marie, et pour se marier à l’église il faut se confesser, seulement je ne veux pas me confesser au curé de Plouguerneau, un peu trop curieux à mon goût, je préfère l’aumônier et pas de problème, il m’écoute en confession et me donne l’attestation, malheureusement le papier disparaît de mon caisson, mauvaise blague ? Vol ? Perte ? Toujours est-il, qu’il me faut trouver un prêtre rapidement. Ma fiancée me dit, je vais à Kérinou chez la coiffeuse, pourquoi n’irais-tu pas voir le curé ! Aussitôt dit aussitôt fait, j’entre dans l’église et je vois une dame à qui j’explique le problème, elle me dirige vers la sacristie et là le prêtre, après confession me délivre enfin le fameux papier.

Plombier, garçon-boucher, patron de bar

Je sors du service en février 1960. Là, changement de vie, ma belle mère me propose de travailler comme garçon boucher avec elle, j’accepte, en 1969 je prends l’affaire à mon compte jusqu’en 1981. La concurrence des moyennes surfaces devenant trop pressante, je prends un bar à Lambézellec, le « Pen AR Valy » jusqu’à mon départ en retraite en 2001. Je me souviens toujours des dimanches du Bergot, le grenier de Montmartre à la radio, la marchande de coquillages qui tenait un commerce à côté de l’église et qui passait entre les baraques avec son chariot, le vendeur de l’Huma, qui chantait son « Demandez l’humanité, l’organe central du parti communiste français ». En face de l’église il y avait le bistrot « Chez Clovis », l’agence postale, M. Vaillant le marchand de charbon, on l’appelait « Pen-Couch » car il avait la tête sur le côté. Il y avait aussi les alimentations de Mme Do, Jacopin, Kihal, Mme Le Bras tenait un bar, M. Drogou et Mme, puis Antoine Cadiou tenait la Boucherie ; il y avait aussi la charcuterie Le Hellay. A toucher l’Eco il y avait une Boulangerie, ainsi qu’un local qui servait à l’infirmière venant de Lanroze faire des piqûres aux patients. Plus tard une salle de cinéma fut montée à l’arrière de l’église à toucher le terrain de basket.

  1. DISARBOIS

Les batailles et les ruses. Par Ollivier Disarbois

Les batailles

Guy C. et Marcel J. se souviennent très bien des batailles aux lance-pierres (1) contre le Stiff . Comme des attaques se produisaient régulièrement, ils avaient récupéré des casques, Allemands surtout, mais aussi Français et d’autres portant la Croix-Rouge, pour se protéger. Organisés comme une troupe, il y avait l’avant garde qui lançait des cailloux à la main, sans doute parce qu’elle n’avait pas les moyens d’acheter la gomme carrée à la quincaillerie des Quatre-Moulins. D’ailleurs cette gomme carrée était sensée servir à la propulsion de sous-marin car il n’était pas question de dire que c’était pour confectionner un lance-pierres. La deuxième ligne armée de lance-pierres était bien plus dangereuse, nous sommes loin de la guerre des boutons et les fronts se souviennent encore des impacts de cailloux, pour ma part j’ai failli y perdre un œil, quelques années plus tard.

Les Forts en 1957

Terrain de jeux et d’aventures des enfants de Kérangoff, ils vont bientôt être remplacés, par des HLM, trois des six forts, sont visibles sur la photo.

Les ruses

Au sommet du premier fort il y avait une plate forme en béton servant pendant la guerre d’emplacement de D.C.A. C’était le château à prendre et Jim, avec sa fronde, expédiait des cailloux bien plus gros sur les assaillants. Une des ruses utilisées consistait à reculer jusqu’au sixième fort et à s’enfermer, car il possédait encore de lourdes portes métalliques impossibles à forcer. Pendant que les assaillants tambourinaient nous sortions par un puits vertical qui devait servir de conduit de ventilation et peut-être aussi pour monter les munitions. Nous pouvions ainsi surprendre les attaquants qui rebroussaient chemin sous une pluie de projectiles.

A côté de ces affrontements assez dangereux il y avait aussi les batailles de mottes de terre. Marcel se souvient d’une de ces journées ou un attaquant a reçu un caillou sur la tête.
Les défenseurs au sommet d’un fort avaient creusé une tranchée et fait provision de mottes. Manque de chance dans l’une d’entre-elles il y a un « Pem »(2) et l’attaquant, un grand costaud nerveux, le prend sur la tête. De rage, il monte à, l’assaut, les défenseurs s’enfuient sauf un qui n’a pu sortir à temps de la tranchée. Il subit alors une avalanche de mottes de sa propre réserve et se retrouve pratiquement enterré.
(1)Lance-pierre ou Blette : Que celui qui ne s’en est jamais servi me lance la première pierre. Confectionné à partir d’une partie fourchue de noisetier passée au feu, de deux gommes carrées et d’une languette de chaussure ; arme très dangereuse.
(2)Pem : Caillou
Pour Louis D, la plaine de Kérangoff c’était l’espace, la plaine et les forts. Il se souvient très bien d’une cache semi-souterraine qu’il avait construite avec des copains à côté du café Demeule. Un trou recouvert de mottes de terre posées sur des planches de coffrage et des fers à béton récupérés. Cette cache était invisible de la route située à quelques mètres. Elle servait de planque à l’occasion de jeux ou d’abri pour déguster les pommes que nous allions chaparder dans les jardins voisins.

Ollivier. DISARBOIS .

P.-S.

(1)Lance-pierre ou Blette : Que celui qui ne s’en est jamais servi me lance la première pierre. Confectionné à partir d’une partie fourchue de noisetier passée au feu, de deux gommes carrées et d’une languette de chaussure ; arme très dangereuse.

(2)Pem : Caillou

 

 

 

 

 

Les Lavandières de Kérangoff. Par ollivier Disarbois

Le lavoir

S’il est un endroit qui mérite d’être connu, c’est bien le lavoir. Solange se souvient très bien de la grogne des blanchisseuses en décembre 1960. C’est la fin des baraques de Kérangoff, mais, bien que relogées, les blanchisseuses veulent garder leur lavoir. Elles décident de prendre le bus et de se rendre à la Mairie pour manifester. Après quelques palabres, le Maire de l’époque, Georges Lombard, accepte de les recevoir ; il les écoute et leur promet la reconstruction à un autre endroit, ce qui est fait en avril 1961. Il est vrai que pour beaucoup d’entre-elles, laver du linge leur procure un certain revenu et la machine à laver est encore un engin qui coûte cher et n’inspire pas trop confiance :
Ça ne lave pas aussi bien qu’à la main,
Ça use le linge.

Pendant ces quelques mois, c’est au lavoir de la Pointe qu’elles poursuivent leurs activités.

Les places étaient réservées et gare aux contrevenantes, les langues bien pendues remettaient l’intruse à sa place au propre comme au figuré.

La mère de Solange ne jurait que par la lessive « Lacroix » qui rendait les tricots de son mari plus blanc que blanc. Le savon, on l’achetait avec des tickets, me dit Guy :« J’allais jusqu’à Kérinou et puis on le laissait sécher au moins trois mois avant de l’utiliser ».

Avec la fin des baraques c’est aussi une autre énergie qui est utilisée pour faire bouillir le linge, le gaz remplace le bois mais non sans problèmes car, dans le vent, rien ne vaut un bon feu de bois. Pour remédier à celà, les trépieds sont mis à l’abri à l’intérieur du lavoir malgré les protestations de la responsable arguant de la sécurité.

Le lavoir était aussi un lieu d’observations, d’un seul coup d’œil on lisait la vie des gens dans la lessiveuse mieux que dans le marc de café ou sur la boule de cristal, de quoi alimenter les commérages pour quelques temps.
Tiens ! Elle change encore ses draps. ?

Et pourquoi donc ?

Elle lave ses serviettes, ce n’est donc pas pour cette fois-ci.

Il y avait de l’ambiance au lavoir, en plus des conversations animées, il arrivait parfois qu’une lavandière chuta dans le bassin à la suite d’un faux mouvement en voulant remonter un drap chargé d’eau par exemple. Alors là, c’était la franche rigolade car le lavoir n’était pas très profond, mais il fallait parfois se mettre à plusieurs pour sortir une lavandière un peu plus ronde que la moyenne. Chacune avait sa caisse à laver pour poser ses genoux et éviter autant que faire se peut, d’être trempée. Elles étaient face à face sur le côté du bassin et non face à celui ci. Le lavoir n’était jamais silencieux, le tap-tap des battoirs était accompagné de chants. Il y avait beaucoup d’entraide, pour essorer les draps, déplacer une lessiveuse, pousser un chariot. Nous allions aussi boire un café chez l’une ou chez l’autre pour se reposer un peu, car les journées au lavoir commençaient de bonne heure.

Les lavandières

Mmes Disarbois, Corre, Kerhomen, Bihan, Grannec, Hélies.

Madame Ropars était chargée du gardiennage, elle vidait les bassins régulièrement, les brossait, cassait la glace en hiver et assurait l’éclairage à l’aide de bougies ; maîtresse femme, elle savait se faire respecter.

La neige ne les arrête pas.

Mmes Disarbois, Floch, Grannec, Mellac, Ropars et Corre .
(de Gauche à droite)

« Ma mère native, de Plabennec, n’aimait pas l’ambiance » me dit Annick, « elle trouvait le langage trop fleuri. » Mon père lui avait fabriqué une jolie caisse pour aller au lavoir, passage obligé, car nous étions six enfants et il fallait bien entretenir le linge. Je me souviens de l’avoir remplacée une fois, je sens encore mes joues se colorer, en écoutant des propos, que je n’avais pas l’habitude d’entendre à la maison.

Caisse à laver et chariot-lessiveuse

René Coatanéa, Auguste Disarbois,Henri Corre et Jean Méneur.

Tous les ans pour les rameaux, nous avions des vêtements neufs, confectionnés par ma mère, ainsi qu’un chapeau pour aller à la messe en l’église de Kerbonne.

Les « Bouillitures »(1)se faisaient à l’extérieur du lavoir dans des lessiveuses et, pour rendre le linge plus blanc ou pour faire partir les taches récalcitrantes, il était étendu sur l’herbe.

 

P.-S.

(1)Bouillitures:Terme utilisé à Kérangoff, pour désigner l’action de bouillir le linge.

 

 

Industrie près du cours Dajot

Industrie près du cours Dajot

Il est toujours émouvant d’imaginer le passé de Brest

« Souviens toi Barbara …il pleuvait sur Brest ce jour là » l’amour sincère dans ce décor dont « il ne reste rien ».

Je ne veux pas faire dans le romantique encore que.. La poésie est parfois bonne conseillère et adoucie les mœurs.

Lorsque des vestiges « anodins » surgissent à Brest ceci prend pour nous des indices de valeur différents d’ailleurs.

Sur l’ancien port de Porstrein un simple article a mis le quartier et même des chercheurs en expectative :

Extrait J.Foucher (cahiers de l’Iroise 1962) :
En 1810 et jusqu’au Second empire, l’anse de Porstrein, située alors sur le territoire de la commune de Lambézellec n’était qu’une grève comme il y en a tant aujourd’hui autour de la rade. Elle s’étendait des murailles du château aux falaises qui dévalaient des hauteurs de Kérourien jusqu’au Moulin-Grivart.

A cette époque il y avait trois fours à chaux – M. Pouliquen entrepreneur et maire de la ville en exploitait 2, l’autre étant la propriété d’un nommé Derrien, également entrepreneur.
Ces fours étaient alimentés par les calcaires de l’Ile Ronde et de Roscanvel.

Le chauffage se faisait au bois (fagot de genêt, d’orme, de hêtre) ; A eux trois ces fours fabriquaient annuellement 7200 barriques de chaux vive.
Les fumées qui s’élevaient de ces installations dégageaient des odeurs assez fétides – Se mêlaient celles de la tannerie voisine, exploitée par Pouliquen où dominait l’odeur d’huile de poisson, employée dans la préparation des cuirs.

D’autres sites existaient dans cet environnement qui a été TOTALEMENT ignoré dans l’après-guerre – Le port Napoléon a signé la fin de toute cette activité –

Une chance formidable se présente car, nous avons retrouvé les vestiges de ces fours à chaux et … les traces très bien conservées du village que « ces lambézelecquois HABITAIENT pour y travailler à la construction et fournir un cuir de bonne qualité »

Fours à pain, forge … tout y est – Une fontaine lavoir avec eau potable.
il ne s’agit bien sûr plus de souvenirs ici et il ne faudrait pas que cela le devienne car, cela voudrait dire, que les traces de l’histoire auraient disparues pour un projet immobilier.

Même la Direction des Affaires Culturelles de Bretagne trouve une valeur patrimoniale LOCALE à ceci pour une ville « cruellement privé de traces de son passé » –

Je mets quelques photos et, pour situer, ces vestiges se trouvent au dessus de la Carène et de l’association à visiter aussi LA CAISSE A CLOUS.

Vestige sur falaise

le plus grand four à chaux conservé – 8 m de diamètre à l’intérieur et le conduit intact.

Ici des anciens travailleurs et encore en activité marquent le présent pour que Brest ne soit pas, à nouveau, détruite pour des intérêts difficiles à comprendre et Impossible à entendre.

Encore sur la falaise

La fontaine avec une aiguade superbe dont il est même possible de régler le débit par un système très ingénieux – C’est un véritable lieu magique.

Les jeux dangeureux par Ollivier Disarbois

S’il était un jeu dangereux après guerre, c’était bien la récupération de poudre dans les obus que l’on trouvait dans les blockhaus de la côte. Bien sûr, il y eut des accidents mais à Kerangoff aucun enfant n’a perdu la vie de ce fait.

Les tufs tufs

Pourtant comme dans d’autres quartiers, il y avait des enfants plus hardis que d’autres et qui passaient outre les recommandations des parents. Un jour me dit Marcel J. nous nous sommes rendus avec des camarades jusqu’au blockhaus qui se trouvait derrière le café de la Maison Blanche. Il y avait là un canon et un stock d’obus considérable. Mon copain s’est mis à enlever les ogives en prenant l’obus par la douille et en tapant sur une arête en béton. Il avait une certaine expérience car il ne prenait pas les ogives de couleurs qui pouvaient être explosives. Néanmoins, courageux mais pas téméraire je me tenais toujours à l’abri. Nous partions en expédition avec des containers de masques à gaz qui nous servaient à transporter la poudre . Elle se présentait sous forme de baguettes que nous appelions des « Tufs Tufs », l’utilisation était multiple, mèches lentes pour faire décoller des fusées éclairantes, pétards, flèches lumineuses etc.

 

Au sommet du premier fort
De G. à D ;Marcel, M.Josset et Raymond en 1948

Le blockhaus explose

Une expédition route des Quatre Pompes aurait pu se terminer plus tragiquement : nous étions partis comme à notre habitude, à la recherche de poudre et nous sommes entrés dans un blockhaus situé dans un petit chemin sur la droite en montant des Quatre Pompes vers Saint Pierre Pour nous éclairer nous avions confectionné des torches avec des vieux journaux. Le blockhaus était rempli d’obus rangés dans des caisses, sans doute une réserve de l’armée allemande. Des flammèches tombaient régulièrement et systématiquement je les éteignais avec le pied, conscient du danger que cela représentait.
Nous sortons du blockhaus pour nous diriger vers les cuves à mazout ou du moins ce qui en restait, c’était un des endroits que nous fréquentions, quand soudain nous avons entendu une première explosion suivie presque aussitôt d’une deuxième. Nous n’avons pas mis longtemps à comprendre que le blockhaus venait d’exploser. Nous avons rejoint Kerangoff rapidement sans nous vanter de notre exploit.

Quelque temps plus tard nous sommes revenus sur les lieux pour voir le blockhaus complètement éventré, le dessus de la casemate s’était soulevé sous l’effet de l’explosion.

Le Circuit du Bouguen les arrivées de 1949 à 1964.

 

8 Mai 1949

1er J.Bourles 2e Beaudoin 3e Kerfourn

1952 20 avril 1.

MEL Francis 2. BUTTEUX Guy 3. MARREC Yvon

1954 25 avril 1. MEL Francis 2. HAMON 3. KERMARREC R.

1956 8 avril 1. THOMIN Joseph 2. BOURLÈS Jean 3. CRENN Emmanuel

1958 29 mars 1. PIPELIN Francis 2. MEL Francis 3. POULIQUEN Marcel

1960 ? avril 1. THOMIN Joseph 2. COE Ron (Gbr) 3. BOURLÈS Jean

1962 1er avril 1. CLOAREC André 2. THOMIN Joseph 3. CHAUVIN Alfred

1964 21 mars 1. FLOCH’LAY Marcel 2. QUÉMÉRÉ André 3. GLAIS Bernard

1953 ? avril 1. BIGER Emile 2. HENDRYCKX Francis 3. SÉVIGNON Corentin

1955 10 avril 1. BIHANNIC L. 2. BIHANNIC Arthur 3. FOLGAR Sébastien

1957 31 mars 1. BOURLÈS Jean 2. MEL Francis 3. SÉVIGNON Corentin

1959 5 avril 1. FLOCH’LAY Marcel 2. GNALDI Alex 3. MEL Francis

1961 26 mars 1. PIPELIN Francis 2. THOMIN Joseph 3. GAINCHE Jean

1963 31 mars 1. FERRER Hubert 2. FLOCH’LAY Marcel 3. LE HER François

Merci à  Michel Montagne, et Jean Pierre Le Roy, pour les renseignements.

Francis Mel

Francis Mel, qui fut un excellent coureur cycliste dans les années 50-60, est décédé. Très populaire, il fit souvent la loi en Bretagne, remportant le Circuit d’Armorique à Ploudalmézeau, le Circuit du Bouguen à Brest, le Circuit du Kreisker à Saint-Pol-de-Léon, le GP de Carhaix… Il avait aussi couru le Tour d’Europe.

 

 

 

 

 

 

 

                      

 

 

 

Un énorme incendie au Bouguen – Poterne. Quatre baraques ravagées par le feu trois autres endommagées, Vingt sinistrés qui tous ont été relogés.

Article du 1 Avril 1970 du télégramme de Brest Un énorme incendie au Bouguen – Poterne (1 Avril 1970) C’était terrible sous les bourrasques de grêle et de vent : le feu sautait d’une baraque à une autre, des gens couraient en tous sens, qui portant un paquet de vêtements, qui traînant un matelas, qui ployant sous le poids d’un meuble. Des hommes s’acharnaient à ouvrir la porte d’une maisonnette en flammes pour sauver également son contenu. Ces scènes où l’angoisse se mêlait à la solidarité, où l’élan du cœur faisait fi au danger, ont été vécues par des dizaines des centaines de Brestois, des hommes, des femmes, des enfants du quartier du Bouguen où, hier, à l’heure du déjeuner, un incendie, d’une rare violence, a détruit complètement quatre baraques et endommagé une cinquième.

École St Yves du Bouguen de 1948 à 1962

L’école ST Yves en baraques

Jusqu’à la guerre 1940, Le Bouguen était un vaste plateau très boisé, entouré de douves et de fortifications. La prison de Brest dominait le versant sud-est et, dans beaucoup de cerveaux, le Bouguen était synonyme de prison. Pour les Brestois, c’était le but de promenades du dimanche et des jours fériés. La troupe écolière aimait y prendre ses ébats et y organisait des grands jeux. Les bombardements, le siège de Brest, ouragan de fer et de feu, firent de ce riant plateau un vaste champ labouré par les obus et les bombes ; laissant émerger quelques arbres décapités, des troncs déracinés ou calcinés. De ce triste plateau dévasté, Dieu fit surgir une immense cité de baraques que domine une église en bois d’où s’échappent chaque dimanche, par des diffuseurs électroniques, les carillons de Notre Dame de Paris, Saint Pierre de Rome en caleat etc. . … Église, presbytère, baraques à perte de vue forment ce quartier bien vivant et fort sympathique. Mais les Brestois ne sont pas gens à rester en chemin. Un groupe de familles chrétiennes, désireuses de donner à leurs petits l’éducation de leur choix, insistèrent auprès de monsieur l’abbé Le Menn, recteur du Bouguen, pour avoir leur école. L’idée était louable, certes, mais un peu prématurée et audacieuse. La paroisse sortait à peine de terre, l’église était pauvre, froide, nue, sans mobilier, sans ornements ; les salles d’œuvres faisaient totalement défaut, et aucune ressource pour améliorer la situation.

photosite4 St Yves 2 photosite3 St Yves 1

Les Places de Brest Avant. Jardins et Promenades. Édifices Publics.

Place du Champ de Bataille

Elle ne prit ce nom qu’en 1918, avant la venue du Président de la République des Etats-Unis, à Brest, le 13 décembre 1918. Auparavant, c’était « le Champ de Bataille », tracé dès 1694 par Vauban et aplani en 1704 pour servir de champ de manœuvres aux gardes de la Marine. Sous la Révolution, elle prit le nom de Place de la Liberté, le jour où l’on y planta l’arbre de ce nom, abattu nuitamment en 1816. On y dressa l’autel de la Patrie, puis, plus tard, la Sainte Montagne. Si on y célébra les fêtes décadaires, on y laissa en permanence la guillotine pendant un mois… Le kiosque sur lequel la Musique des Équipages de la Flotte et celles des régiments en garnison donnaient leurs concerts fut construit en 1890, en remplacement d’une simple estrade de bois. Tout autour de la place, où, à Noël, avait lieu la fête foraine, courait un muretin surhaussé de balustrades et qui avait été construit par des forçats.

p 1   Brest Place du Champ de Bataille