Saint-Pierre-Quilbignon: La gare est toujours debout. David Cormier. Le Télégramme de Brest.

Gare des chemins de fer départementaux. Environs de Brest, gare de Saint-Pierre-Qilbignon, vue du bâtiment et d’un tramway arrêté. Cate postale du début du XXe siècle.

À la fin du XIXe siècle, dans le « Far Ouest », on était encore au temps de la diligence. Pour aller de Brest au Conquet, trois chevaux (la deux-chevaux n’était pas encore née) tiraient une carriole qu’on appelait hirondelle.


Ce fut d’abord un service de diligences qui assura cette liaison. L’Hirondelle, la diligence de Brest-au Conquet

On imagine pourtant le confort et la légèreté relatifs de ce moyen de transport. Un aller-retour par jour, de la rue Algésiras à la pointe continentale, pour une dizaine de personnes. L’été, la fréquence pouvait doubler.

Le rail et la fée électricité


L’ancienne gare du « train patates » a repris du service 

Mais le train, on l’a vu, est arrivé à Brest en 1865, puis s’est développé vers Saint- Renan et Ploudalmézeau en 1893, ainsi que vers Lannilis et Plabennec l’année d’après. En ville, à Brest les voitures hippomobiles ont été remplacées par une première ligne de tramway en 1898. Conquétois et Brestois, chambre de commerce et Département (qui a soutenu l’investissement) ont souhaité une ligne vers le Conquet. Le 12 juillet 1903, la motrice, avec un ou deux wagons selon les voyages, a remplacé l’hirondelle, et la fée électricité a supplanté la traction animale.  

Ploudalmézeau L’ancienne Gare

Fenêtres bouchées et tags sur les murs

La gare du départ a été construite à Saint-Pierre-Quilbignion  (« banlieue » de Recouvrance toutes deux faisant partie des communes rattachées à Brest en 1945). Si elle présente des fenêtres bouchées et des tags sur les murs, elle est toujours debout, rue Victor-Eusen, au rond point face à l’église.

 Église de Saint-Pierre

En 1908, la ligne a été allongée jusqu’à la place du Prat-Lédan (à Recouvrance) ou porte du Conquet, et une dérivation  a été établie vers Sainte-Anne du Portzic. Le service était rendu avec unc certaine diligence, et les brestois pouvaient aller découvrir plus facilement les plages du bout du monde. Paysans et commerçants s’en servaient aussi. Mais, passé un certain engouement, et à la suite de la guerre, la ligne a perdu sa rentabilité et des cars ont pris le relais, dès 1932.

Gare de Saint-Pierre Quilbignon

Une vingtaine de stations

La ligne de tramway allant de Brest au Conquet était riche d’une vingtaine de stations, dont certaines étaient facultatives. L’arrêt à Saint-Pierre-Quilbignon (qui était à l’origine, en 1903, le point de départ) était obligatoire. Parmi les principales, citons celles de la Trinité (Plouzané) au kilomètre 7, du Grand-Minou au kilomètre 9, de Pen-Ar-Menez au kilomètre 11, de Porsmilin au kilomètre 15, du Trez-Hir (Plougonvelin) au kilomètre 17 et de Kerjean au kilomètre 20,5, avant l’arrivée au Conquet (kilomètre 23).  La ligne vers Sainte-Anne-du Portzic, ouverte en 1908 comme prolongement vers la place de Prat-Lédan, à Recouvrance, n’a servi que dix ans. En 1920, la Société des Tramways électriques du Finistère a dû céder l’exploration à la Compagnie des tramways électriques brestois. en 1922, la Société des chemins de fer départementaux l’a remplacée. En vain : la ligne était de plus en plus déficitaire. Elle s’est arrêtée le 20 septembre 1932. Les autocars de la Satos (Société auxiliaire des transports de l’Ouest et du Sud-ouest) et  d’une compagnie privée ont alors assuré la liaison

Station de Porsmilin. Source Cartophiles du Finistère

Une usine électrique à Porsmilin

Lors de la construction de la ligne de tramways Brest-Le Conquet, comme pour toute voie ferrée, il a fallu s’adapter au terrain et éviter les courbes trop prononcées, ainsi que les pentes trop raides : pas plus de 5à6%. Plusieurs zones d’évidement permettaient à deux machines de se croiser, la ligne n’étant pas doublée. De nombreux poteaux électriques suivaient le tracé, alimentant la motrice en courant de 00/550 volts. Comme la déperdition de jus était importante et qu’il n’y avait pas de réseau haute tension, il a été décidé de construire une usine électrique à Porsmilin (Locmaria-Plouzané). Le ruisseau de Pont-Rohel suffisait et l’étang, à côté, permettait d’alimenter les condenseurs.

L’usine en 1904 avec sa cheminée de briques rouges.

6 thoughts on “Saint-Pierre-Quilbignon: La gare est toujours debout. David Cormier. Le Télégramme de Brest.”

  1. Bonjour tout le monde.
    Merci pour votre interessant article sur le tramway. Sauriez-vous me dire combien de temps mettait ce moyen de locomation moderne à l’époque pour se rendre du bourg de St-Pierre au Conquet ? Les « escales buvettes » étaient-elles longues ?
    Merci à vous
    Jean-Yves

    1. Le 28 juin 1903 la ligne est inaugurée.
      Elle relie Saint-Pierre (place de l’Eglise) au Conquet, (un embranchement à la sortie de Brest dessert Sainte-

      Anne du Portzic à partir de 1908), en un peu plus d’une heure. C’est immédiatement un succès populaire, surtout les jours fériés. (100.000 voyageurs dans chaque sens la première année);

      1. Bonjour Georges je n’ose pas te recontacter, de peur suremment que tu ne veuille pas!
        je suis admiratif devant ce que tu fais pour Brest et tous ses souvenirs en ce qui concerne le Bouguen.
        De toute façon tu as toujours été compétent dans tout ce que tu as entrepris, je tenais à te remercier pour les bons conseils à l’époque ou je travaillais avec toi… sur le côté humain et relationnel afin d’accéder au poste que tu occupais, ça n’a pas été toujours facile pour moi hélas (je l’ai certainement cherché) je n’ai acun regret de t’avoir rencontré malgré quelques différents au début de ma carrière(..) dixit B10
        j’éspère que la santé est bonne
        je te souhaites beaucoup de bonnes choses encore à venir, merci à la personne humble que tu es

        pier…

        1. Bonjour Pierre
          Quelle belle surprise de recevoir de tes nouvelles après tout ce temps ! Je repense souvent aux bons moments que nous avons partagés ensemble au travail, et c’est un plaisir de savoir que tu vas bien.
          Même si le temps a passé, l’amitié que nous avons construite reste précieuse pour moi. J’espère que nous aurons l’occasion de rattraper le temps perdu et de partager de nouveau nos expériences, nos rires et nos projets.
          Je veux prendre un moment pour te remercier sincèrement. Travailler à tes côtés a été une expérience marquante pour moi. Tu as fait preuve d’un courage et d’une détermination admirables, et j’ai énormément de respect pour tout ce que tu as accompli.
          Ton passage dans ma vie, bien que professionnel, a eu un impact bien au-delà du travail. Tu m’as inspiré par ton attitude positive et tes qualités humaines. Je suis reconnaissant d’avoir eu l’opportunité de te connaître et d’apprendre de toi.
          J’espère que nous aurons l’occasion de nous revoir bientôt. En attendant, je te souhaite le meilleur pour la suite de tes projets. Au plaisir de tes nouvelles. Et avoir des nouvelles d’anciens collègues de travail ne fait toujours plaisir.
          Georges Perhirin
          Bien à toi,

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