Exécutée sommairement le 30 novembre 1944 à Pforzheim (Bade-Wurtemberg, Allemagne) ; commerçante ; membre de divers réseaux de Résistance dont le SR Alliance.
Alice Coudol
Crédit photo : Gildas Priol
Commerçante et marchande foraine, elle fonda en juin 1940 à Lesneven son
propre réseau de résistance, le « Mouvement Violette ». Avec son groupe
elle aida des soldats français à échapper à la captivité, diffusa des journaux
clandestins, distribua des tracts gaullistes, fournit à Londres des
renseignements sur les bases sous-marines de Brest, l’arsenal, la base aéronavale
du Poulmic, le terrain d’aviation de Guipavas. Elle entra au réseau
« Jade-Fitzroy » créé en 1942 sur le secteur de Brest et Landerneau
pour héberger des aviateurs alliés et les faire évader ensuite vers
l’Angleterre. Elle était également membre du « Mouvement Défense de la
France » et des réseaux « Alliance » et « Centurie ». Dans
le réseau Alliance, elle devint estafette du sous-réseau Sea star, secteur de
Brest, sur la région Bretagne « Chapelle « , avec le matricule
« S.529 ».
Elle fut arrêtée à Lesneven le 4 octobre 1943 et déportée vers l’Allemagne au
départ de Paris puis internée à la prison de Pforzheim (Bade-Wurtemberg, Allemagne)
où elle fut enregistrée sous le matricule n° 582 le 25 janvier 1944. Le 2
mars 1944, la Gestapo de Strasbourg transmit le dossier d’accusation
d’espionnage au profit d’une puissance ennemie concernant douze prévenus dont
Alice Coudol, au Tribunal de guerre du Reich qui y apposa les tampons
« secret » et « affaire concernant des détenus » ainsi que
la mention « NN » (Nacht und Nebel-Nuit et Brouillard). Il n’y eut pas
de jugement, les accusés étant remis sans procès à la disposition du SD de
Strasbourg le 10 septembre 1944, ce qui équivalait à une sentence de mort.
Devant l’avance des Alliés sur le Rhin le 30 novembre 1944, Alice Coudol elle
fut extraite de sa cellule ainsi que 18 hommes et 7 autres femmes appartenant
comme elle au réseau Alliance. Après un simulacre de libération, ils furent
tous conduits en camion à la forêt de Hagenschiess, à quelques kilomètres de
Pforzheim et abattus d’une balle dans la nuque par les agents de la Gestapo de
Strasbourg, Julius Gehrum, Chef de l’AST III, Reinhard Brunner, Howold, Buchner
et Irion, puis jetés dans une fosse recouverte ensuite de terre et de
branchages.
Leurs corps furent exhumés par les autorités françaises le 19 mai 1945 et mis
par des civils allemands dans des cercueils devant lesquels la population de
Pforzheim dut défiler au cours d’une émouvante cérémonie.
Ils furent ensuite rapatriés en France et à l’arrivée à Brest de la dépouille
d’Alice Coudol, une chapelle ardente fut dressée à l’église Saint Martin. Une
foule nombreuse assista aux obsèques, en présence des autorités françaises et
de représentants de toutes les associations de Résistance. Elle fut inhumée au
cimetière Saint-Martin, à Brest.
Alice Coudol fut décorée de la croix de chevalier de la Légion d’Honneur à
titre posthume le 6 juillet 1955 ainsi que de la Croix de Guerre 39-45 avec
palmes et de la Médaille de la Résistance.
Elle obtint la mention « Mort en déportation » par arrêté du 26 février
2013.
Son nom figure sur la stèle commémorative du réseau Alliance à Pforzheim. Des
rues de Brest, Plouzané, Lesneven portent son nom.
Alice Coudol – Les martyrs de Pforzheim.
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Fin juin 1945, le maire de Brest reçoit une lettre écrite par le Père Laurent, aumônier du 86ème RI. Cette missive l’informe de la découverte d’un charnier à Pforzheim (région de Bade) : 25 corps y sont retrouvés dont ceux de 12 brestois. Sur la macabre liste qui suit cette annonce, le nom d’Alice Coudol.
Dès juin 1940, la jeune Alice (elle a 17 ans) aide les soldats français à échapper à la captivité. Ayant entendu l’appel du Général de Gaulle, elle mène la propagande dans les cantons proches de Brest, crée son propre réseau (Violette) et réussit à recruter de nombreux volontaires, alors qu’elle ne sait ni lire, ni écrire. Elle est agent des réseaux Alliance et Centurie, aide au « sabotage » du STO dans la région. Mathieu Donnard, Colonel du mouvement Libération puis FFI dira d’elle : « j’ai rencontré une jeune fille extraordinaire, une Jeanne d’Arc, assurée et courageuse ».
Alice et 9 des brestois
retrouvés dans le charnier avaient été arrêtés à l’automne 1943 dans le cadre
du démantèlement du réseau Alliance par la Gestapo. Ils font partie des 50
détenus qui arrivent à Pforzheim en janvier 1944.
Le 30 novembre 1944, un gardien vient réveiller Alice et ses compagnes de
chambrée. Ils les emmènent toutes sauf Yolande Lagrave qui restera seule, dans
l’angoisse du devenir de ses camarades.
Les prisonniers et prisonnières emmenés cette nuit-là subirent d’épouvantables
sévices et tortures avant d’être abattus d’une balle dans la nuque et ensevelis
dans un cratère de bombe, dans un champ.
Alice deviendra le symbole de la Résistance dans le Nord-Finistère et celui du martyre des prisonniers de Pforzheim.
A l’arrivée de sa dépouille à Brest, une chapelle ardente est dressée à l’église Saint Martin. Une foule immense assistera aux obsèques, en présence des autorités françaises et de représentants de toutes les associations de Résistance.
Pourquoi cet article, sur Alice Coudol.
Simplement parce que c’est une cousine à ma mère, décédée aujourd’hui, mais qui nous a souvent parlé d’Alice sa cousine.
Ma mère Née le 13 avril 1922, et née venelle Kéravel, 17 : Mercedes Alexandrine Félicie Coudol, fille d’Armande Mathurine Coudol, dix-huit ans, sans profession, célibataire, domicilié à Brest. , Née à Pont-Croix, le six septembre mil neuf cent un, fille de Alphonse Pierre Coudol, marchand forain, domicilié à Brest ; et d’Armande Marie Lescoat, son épouse.
COUDOL ALICE
Patriote et résistante. 10 février 1923 – 30 novembre 1944 : Pfortzheim (Allemagne)
Seconde fille de Mme et M Coudol, Alice aide avant
1940 ses parents dans l’exploitation d’une loterie « Au nougat de Montélimar »,
qui participe aux différentes fêtes de la région brestoise. On les retrouve,
tous les ans place Wilson durant la période de Noël et de fin d’année. Sous le
nom de Violette, alors qu’elle a seulement 18 ans, elle monte seule un réseau
de Résistance qui s’étend de Lesneven à Plouescat, Saint – Pol – de –
Léon et Lannilis. Au moment de son arrestation le 27
septembre 1943, elle a recruté plusieurs milliers de patriotes. Incarcérée à
Rennes, elle est ensuite déportée à Pfortzheim
(Allemagne), où elle est assassinée par les nazis. Le 30 novembre 1944, à 5 h
du matin, 26 prisonniers, hommes et femmes, sont extraits de la prison, huit
d’entre eux sont sauvagement torturés. Les autopsies démontrent qu’ils avaient
eu les côtes brisées, les mâchoires fracassées et les yeux arrachés. On leur
avait fait signer le registre de levée d’écrou pour leur faire croire à leur
libération. Ils prennent alors place à bord d’un camion qui après deux
kilomètres s’arrête au bord d’un trou d’obus empli d’eau par suite de la fonte
des neiges. C’est alors que les S.S. achèvent leur sinistre besogne par une
balle dans la nuque et font basculer les corps dans le puits improvisé : deux
hommes tentent de s’enfuir, l’un est tué à bout portant, l’autre a la colonne
vertébrale brisée à coups de crosse. Le 5 août 1945, les restes d’Alice Coudol sont ramenés à Brest, ou une chapelle ardente est
dressée dans une dépendance de l’église Saint – Martin. Pour se rendre à
l’église Saint – Michel, où va se dérouler la cérémonie religieuse, un cortège
se forme avec en-tête six soldats, l’arme basse, suivis de la Lyre Lesnevienne, d’un détachement de marins et de la clique de
la musique de la Flotte. Un char couvert de gerbes et de couronnes précède une
délégation de forains portant eux – même les fleurs offertes. Derrière la
grande croix, m. Le chanoine Barvet, curé –
archiprêtre, conduit un nombreux clergés et un groupe d’enfants de chœur. Le
cortège se reforme pour rejoindre le cimetière de Brest où a lieu l’inhumation.
Tu peux être fier Georges du sacrifice d’Alice face à la barbarie nazie.
Joël