SERVICE DANS LA RÉSISTANCE ET LES F. F. I. MR. Lagadec Julien Yves

M

Le Général De Gaulle, l’appel à la Résistance, à défendre nos valeurs et notre pays, la Libération.
J’aimerais dire qu’il y a tous celles et ceux qui défendent ou ont défendu notre pays et ses intérêts au prix de leurs vies. Pour vivre dans La Paix aujourd’hui. Merci. Respect.
Ayons une pensée pour ces Femmes ou Hommes qui sont tombées… Une véritable vocation, un engagement sans faille, une preuve d’amour pour sa patrie, des gens qui finalement ont, un cœur d’amour qui bat. Car on ne vient pas en aide, drapeau français, à tant de gens, si les sentiments ne les animent pas.

SERVICE DANS LA RÉSISTANCE ET LES F. F. I.
F. F. I.
RÉSISTANCE INDIVIDUELLE DU 12 août 1944 au décès 10 septembre 1944
Exposé de l’activité : tué en patrouille commander à Val Ar Groas
Argol en Crozon (Finistère)
RÉSISTANCE ORGANISÉE
Cie Surcouf Bon du 12 août 1944 au 10 septembre 1944.
RESPONSABLE Capitaine Le Gall Henri Pleyben-Finistère.
Second Maitre, fourrier dans la marine de l’état engagé à sa sortie des mousses à 17 ans, blessé grièvement étant embarqué sur le bison, qui a coulé recueilli par les Anglais de retour en France après guérison en service à la, D.P. à Brest, 

Qu’il quitté volontairement le 14 août 1944, va s’engager dans les F. F. I à Pleyben (Finistère) 12 Août 1944. À participé aux opérations militaires sur la presqu’île de Crozon au cours des quelles il a été tué le 10 septembre 1944, devant Tal-Ar-Groas, ou il se trouvait en patrouille.     

Forces Françaises Combattantes intérieures
ARRONDISSEMENT. FFCI. DE Brest
À Monsieur le Commandant du Bureau Militaires, Service des affaires F F C I. À Quimper
En réponse à votre lettre n° 26 14/ F F I en date du 20 Août 1947 ; j’ai l’honneur de vous adresser ci-joint, le dossier d’homologation de grade FFI De :
Monsieur LAGADEC Julien Yves, né le 26 juin 1916 à Brest, Second -Maître fourrier dont sa famille est domiciliée 110 Rue Robespierre à Brest.
Il est entré dans la Résistance le 12 août 1944 au Bataillon LE GALL Henri “Lagardère” Compagnie Surcouf ; et a participé aux opérations sur la presqu’ile de Crozon où il a été tué le 10 septembre 1944, en patrouille devant TAL- AR- GROAS EN Crozon (Finistère)
Brest le 30 septembre 1947
Le Lieutenant Colonel FAUCHER, ex chef des FFCI de l’arrondissement de Brest.
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Les Allemands laissent partout des camions et des cadavres.
Principaux combats :
A/Nord –Finistère : le PONTHOU (Bataillon GILLOUX)
PLOUIGNEAU (Cie du Lieutenant PERRIER)
B / Centre Finistère : LANDELEAU (Cie SURCOUF)
CHATEAUNEUF – Du – FAOU (Cie RAYDUE) Et NORMANDIE
PONT – TRIFFIN (BATAILLON DE CARHAIX).
C/ Sud – Finistère : ROSPORDEN – BANNALEC (Bataillon FFI et ROSPORDEN).
QUIMPER – (Cie Cartouche et BAYEUX).
Les Allemands s’étant repliés dans la région de BREST, CROZON ET AUDIERNE ET CONCARNEAU. Les F.F.I. sont utilisés pour les contenir. Avec des effectifs très faibles et sans arme lourde, du 8 août au 20 septembre 1944, les unités se relèveront tous les 10 jours environ. Le Bataillon “NORMANDIE” reçoit au début, au début de septembre, 2 canons de 105. Cette unité s’empare du MENEZ – HOM qui défend la presqu’ile de CROZON et pousse jusqu’à TELGRUC où un bombardement américain fait de nombreuses victimes. Elle obtient une citation collective par le Colonel EON. Les Américains ayant pris la direction des opérations, les unités F.F.I. sont renvoyées sur leurs lieux de formation. Dans la région de CONCARNEAU le Cne Le CLEACH participe à la reddition de la place-forte.

Hommage À la Famille de Monsieur Jacques Coat. Monsieur Nicolas Marie Coat

Brest

Ouverte de tout temps sur le monde, grâce à son grand port militaire et commercial, elle est riche d’une histoire tourmentée et passionnante. De son passé ne subsiste que des témoignages forts, de Brestois, et Brestoises, qui méritent d’êtres racontés. Ils ont marqués notre ville, par diverses actions, au cours de leurs présences à Brest. Voici quelques témoignages.


Mariage De Nicolas Coat Le 18 octobre 1908 il épouse Jeanne Bégaud.

Monsieur Nicolas Marie Coat

Le Grand Père, sa fiche se trouve au mémorial du Marin de La pointe St Mathieu

Nicolas, marie Coat naît le 11 décembre 1883 à Bourg Blanc (Finistère)  de Yves Coat, cantonnier et de Marie-Renée Prigent, son épouse, cultivatrice.

Il épouse Jeanne Bégaud le 18 octobre à Bohars (Finistère), dont il aura deux fils, Jean-Yves en 1910 et Ernest en 1912.

Après avoir été commis aux greffes dans le civil, il s’engage dans la marine nationale le 9 avril 1902 pour une durée initiale de cinq ans. Il embarque successivement à bord du “ Saint Louis” affecté à la flotte des torpilleurs de l’océan en 1908, puis rejoint le “Suffren” en 1911. 

Après un passage sur le “Téméraire”, il embarque à bord de l’aviso-torpilleur “Cassini” en tant que maître fourrier et disparait en mer lors de la perte de son bâtiment, torpillé par un sous marin Allemand le 28 février 1917 au large des bouches de Bonifacio (Corse)

(    Il saute sur une mine marine du sous-marin allemand UC 35. Il sombre par 41°19’474 N et 09°19’174 E, entraînant avec lui son capitaine et 106 membres d’équipage.)

Il était Maître fourrier. Son unité: Cassini, Il est porté disparu. Il a été décoré:

Médaille Militaire: Croix de Guerre 14-18 avec étoile(s)

Croix avec étoile

Son décès est inscrit à la commune de Bohars.

Document portant la mention MPLF: Mémoire des hommes

Le naufrage du Cassini donna lieu à plusieurs interprétations, selon que l’on se réfère au Journal Officiel, aux témoignages des survivants ou bien aux coupures de journaux politiques de l’époque. La « Revue politique et parlementaire » relatait les événements comme suit : « Le contre-torpilleur Cassini, affecté au service des patrouilles de la Méditerranée, a été torpillé par un sous-marin ennemi le 28 février à une heure du matin. Une soute ayant fait explosion, le bâtiment a coulé en moins de deux minutes. Le commandant, 6 officiers et 100 sous-officiers et marins ont péri ; 2 officiers et 32 sous-officiers et marins ont été sauvés.

Le Cassini à quai

Il résulte des témoignages formels des survivants que, pendant qu’ils essayaient dans la nuit de gagner à la nage les radeaux qui flottaient, ils ont entendu une voix crier : ” Approchez camarades ! ” Un instant après, ils ont aperçu la masse sombre du sous-marin ennemi qui a tiré sur eux plusieurs coups de fusil ou de mitrailleuse et un obus; celui-ci a touché un des radeaux. Je cite sans commentaires cet acte de sauvagerie.» (Revue politique et parlementaire 1917, Tome 91, p. 136).

Cassini

Contre-torpilleur : il a coulé le 28 février 1917

Circonstances :

Le Contre-torpilleur, Cassini construit au havre en 1894, transformé en mouilleur de mines en 1913 a été torpillé dans le sud de la Corse par un sous-marin allemand. Une plaque à la mémoire des marins du Cassini a été érigée près de Bonifacio : “ Le contre torpilleur Cassini torpillé vers 1H15 du matin, le 28 février 1917, coule après avoir été coupé en deux par l’explosion de la soute à munitions. Des rescapés sont achevés au canon et au fusil par les Allemands”.

Le Commandant Lacaze périt avec son navire selon la sublime mais cruelle tradition  marine “française”. On dénombre 107 morts et 34 survivants.

Coupure de presse

 Aux halles St Louis avant la guerre,  La Grand-mère maternelle est derrière son Banc (Son étal)  de commerçante en coiffe. La première à droite.

Les halle St Louis

Une autre photo, est prise devant un café tenu aussi avant et pendant la guerre (39 – 45). A  Recouvrance… ! Sa maman est présente, elle doit avoir 16/17 ans (née en 1910)  « L’Apéritif » nom du café, était situé rue Du Quartier Maître Bondon, rue détruite dans les années 70/80, pour construire des immeubles.      

L’Apéritif café à Recouvrance


FICHE DES GRANDS – PARENTS PATERNELS


GRANDS – PARENTS MATERNELS






Les Grands Parents maternels  (avec extrait d’acte de mariage).  Le 3 Février 1901. 

Les Grands – Parents Maternels sont présents, ainsi que une ou deux sœurs de sa mère (fillettes en bas,) Sa mère n’est pas encore née (1910), sa Grand –Mère est à droite du marin. Son mari se trouve  au dessus d d’elle (an niveau de l’imposte).

Egalement une photo (en demi-plan) +la même en pied. Du mariage de ses parents 19/07/1930.

La généalogie, maternelle et paternelle se trouve au dessus des photos

Mariage des Parents

Mariage des Parents

Les photos :

Mon papa tenant ma sœur ainée dans ses bras accompagné de sa mère. Photo prise à Brest lieu à situer (il y a une épicerie derrière eux sur la photo ?)


Lieu d’habitation, 13 rue Jean Jacques Rousseau à Brest dans les années 1930. Lieu à identifier?






Son Père en tenue de communiant (Petit Marin)

Son Père (voir la flèche coté gauche assis) avec ses copains d’équipage. Croisière du Maroc 2 juin 1932 à Casablanca sur le torpilleur « L’Adroit ».

Le Papa à 20 ans
Le Papa à l’âge de deux ans. Photo prise à Toulon.











Ma mère est décédée en septembre 2010…à 99 ans

Détectée en 1948 au Maroc (Mon père avait été détaché de l’arsenal de Brest à l’atelier de la marine à Casablanca en 1946 à 1960) porteuse d’une forme mortelle de tuberculose, elle fut rapatriée au sanatorium de Sallanches/Chamonix.

Elles étaient 5 femmes porteuses de cette forme sévère (et mortelle) de tuberculose.

Toutes les 5 se sont portées volontaires pour servir de « Cobaye » pour un nouveau traitement  la « Streptomycine « .puissant antibiotique

Sur les 5 il y a eu deux guérisons, dont ma mère….. !

Belle leçon de vie…. !

Photos

Mes parents en maillot de bain (J’ignore ou est prise la photo… Peut être à Morgat.. ???Avant guerre.

Départ pour le bal masqué

Ma mère jouant les « Stars »…. !

Fréminville, alchimiste des sentiments

David Cormier. Le Télégramme de Brest.


Le chevalier noir devant la tombe de Christophe-Paulin de La Poix de Fréminville, dit le Chevalier de Fréminville. (Le Télégramme/Thierry Dilasser)


Thierry Dilasser

Chevalier Fréminville

L’histoire de Christophe-Paulin de la Poix de Fréminville, dit le Chevalier de Fréminville, est « à la fois tragique et magnifique », résume d’emblée le musicien brestois Chevalier Noir, « très admiratif » du parcours de vie suivi par le noble savant, à qui il a consacré une chanson. La raison de cette admiration ?  La capacité de Fréminville à « transformer sa souffrance en créativité, sans jamais se soucier du regard des autres ni sans tomber dans la provocation ». Un destin qui prouve que, « quand on est sincère, qu’on fait les choses avec amour et altruisme (les valeurs défendues par le Chevalier Noir, NDLR), qu’on décide de ne pas mettre l’ego au cœur de son existence, on ne récolte que du positif », poursuit ce chantre de l’érotico-poésie, fondant son propos sur le fait que jamais, lorsque Fréminville se baladait dans les rues de Brest au beau milieu du XIXe siècle habillé en « Mademoiselle Pauline », il n’a suscité « la moindre hostilité ».  « Du moins, il n’en est jamais question dans ses mémoires », poursuit celui dont l’avatar artistique se nourrit de ce destin hors du commun.

Chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint –Louis

Le Chevalier de Fréminville fut en effet « un personnage des plus curieux et d’une grande originalité », écrit quand à lui Eugène Herpin, auteur de « Mémoires du chevalier de Fréminville (1787-1848), capitaine des frégates du Roi »(1913). À la rude vie de marin. 

« C’était une façon, pour lui, de conserver un lien avec son amour perdu. Un rituel puissant, dénué d’homosexualité, et pour lequel il n’a visiblement jamais été embêté ».

Et au sérieux de celle du savant, il ajouta celle, plus  frivole, de « femme »du monde. Officier de marine, savant, archéologue, écrivain mais également excellent dessinateur, il fut capitaine des frégates du roi (élevé au rang de chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis et ainsi que de l’ordre du Christ de Portugal) et membre des sociétés de philomathique et d’histoire naturelle de Paris. Sa carrière dans la Royale l’amène à faire campagne à Saint-Domingue, dans les mers polaires, dans la Baltique, le long des côtes d’Afrique et d’Amérique.

« Conserver un lien avec son amour perdu »

Témoin de la traite des Noirs, de la fièvre jaune, il a vécu une histoire d’amour passionnelle avec Caroline, rencontrée lors d’une campagne aux Saintes (Antilles).

Aux Saintes-en- Guadeloupe-le jeune Chevalier-Fréminville

« Quelque temps après leur rencontre, il a dû quitter les Saintes, sans pouvoir prévenir son amoureuse », indique le Chevalier Noir. Croyant qu’il l’avait quittée pour toujours, la malheureuse s’est jetée à la mer, avec toutes les lettres de Fréminville. À son retour aux Saintes, ce dernier apprend la terrible nouvelle en se rendant au domicile de la jeune femme .C’est là qu’une domestique lui donne la robe qu’elle portait le jour de sa mort ». De retour à Brest en 1827, et totalement anéanti de douleur, Fréminville se consacre à la rédaction de ses mémoires, à certains travaux d’archéologie.C’est aussi à cette époque qu’il commence à porter la robe de Caroline, avec bijoux et maquillage, recevant ses invités ou se rendant au théâtre habillé comme tel.  « C’était une façon, pour lui, de conserver un lien avec son amour perdu. Un rituel puissant, dénué d’homosexualité, et pour lequel il n’a visiblement jamais été embêté », poursuit le Chevalier Noir. Si « sa position sociale lui permettait sûrement cette liberté », estime ce dernier, il est intéressant de constater que jusque-là, on retrouve très peu de traces de travestissement en France. Raison pour laquelle Fréminville, qui repose au cimetière de Saint-Martin (carré9, rang 1, tombe 22, l’une des vingt tombes remarquables du site) est aujourd’hui considéré comme l’un de ses pionniers.

Ruines du château de Carman

Fréminville appartenait, par son père et par sa mère, à deux familles d’ingénieurs ; il commence sa carrière maritime en 1801, alors âgé de quatorze ans, comme aide de camp amateur de la Touche Tréville.

   Christophe-Paulin de la croix de Fréminville, dit le Chevalier de Fréminville (24 janvier 1787 à Ivry-sur-Seine 12 janvier 1848 à Brest), est un officier de marine, savant, archéologue et écrivain français.

Coquilles des Antilles

Capitaine des frégates du roi, il est fait chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis et de celui de l’ordre du Christ de Portugal. Il sera par ailleurs membre des sociétés de philomathique et d’histoire naturelle de Paris.   

Il est l’un des pionniers du travestissement

Source Wikipédia

Il se distingue sur la canonnière l’Etna, lors de la seconde attaque de Boulogne par Nelson. Il participe à l’expédition de Saint-Dominique, d’abord comme novice à bord du Swiftsure,

La canonnière est un navire de guerre léger, armé d’une ou plusieurs pièces d’artillerie

Source Wikipédia








Source Wikipédia 

Saint-Pierre-Quilbignon: La gare est toujours debout. David Cormier. Le Télégramme de Brest.

Gare des chemins de fer départementaux. Environs de Brest, gare de Saint-Pierre-Qilbignon, vue du bâtiment et d’un tramway arrêté. Cate postale du début du XXe siècle.

À la fin du XIXe siècle, dans le « Far Ouest », on était encore au temps de la diligence. Pour aller de Brest au Conquet, trois chevaux (la deux-chevaux n’était pas encore née) tiraient une carriole qu’on appelait hirondelle.


Ce fut d’abord un service de diligences qui assura cette liaison. L’Hirondelle, la diligence de Brest-au Conquet

On imagine pourtant le confort et la légèreté relatifs de ce moyen de transport. Un aller-retour par jour, de la rue Algésiras à la pointe continentale, pour une dizaine de personnes. L’été, la fréquence pouvait doubler.

Le rail et la fée électricité


L’ancienne gare du « train patates » a repris du service 

Mais le train, on l’a vu, est arrivé à Brest en 1865, puis s’est développé vers Saint- Renan et Ploudalmézeau en 1893, ainsi que vers Lannilis et Plabennec l’année d’après. En ville, à Brest les voitures hippomobiles ont été remplacées par une première ligne de tramway en 1898. Conquétois et Brestois, chambre de commerce et Département (qui a soutenu l’investissement) ont souhaité une ligne vers le Conquet. Le 12 juillet 1903, la motrice, avec un ou deux wagons selon les voyages, a remplacé l’hirondelle, et la fée électricité a supplanté la traction animale.  

Ploudalmézeau L’ancienne Gare

Fenêtres bouchées et tags sur les murs

La gare du départ a été construite à Saint-Pierre-Quilbignion  (« banlieue » de Recouvrance toutes deux faisant partie des communes rattachées à Brest en 1945). Si elle présente des fenêtres bouchées et des tags sur les murs, elle est toujours debout, rue Victor-Eusen, au rond point face à l’église.

 Église de Saint-Pierre

En 1908, la ligne a été allongée jusqu’à la place du Prat-Lédan (à Recouvrance) ou porte du Conquet, et une dérivation  a été établie vers Sainte-Anne du Portzic. Le service était rendu avec unc certaine diligence, et les brestois pouvaient aller découvrir plus facilement les plages du bout du monde. Paysans et commerçants s’en servaient aussi. Mais, passé un certain engouement, et à la suite de la guerre, la ligne a perdu sa rentabilité et des cars ont pris le relais, dès 1932.

Gare de Saint-Pierre Quilbignon

Une vingtaine de stations

La ligne de tramway allant de Brest au Conquet était riche d’une vingtaine de stations, dont certaines étaient facultatives. L’arrêt à Saint-Pierre-Quilbignon (qui était à l’origine, en 1903, le point de départ) était obligatoire. Parmi les principales, citons celles de la Trinité (Plouzané) au kilomètre 7, du Grand-Minou au kilomètre 9, de Pen-Ar-Menez au kilomètre 11, de Porsmilin au kilomètre 15, du Trez-Hir (Plougonvelin) au kilomètre 17 et de Kerjean au kilomètre 20,5, avant l’arrivée au Conquet (kilomètre 23).  La ligne vers Sainte-Anne-du Portzic, ouverte en 1908 comme prolongement vers la place de Prat-Lédan, à Recouvrance, n’a servi que dix ans. En 1920, la Société des Tramways électriques du Finistère a dû céder l’exploration à la Compagnie des tramways électriques brestois. en 1922, la Société des chemins de fer départementaux l’a remplacée. En vain : la ligne était de plus en plus déficitaire. Elle s’est arrêtée le 20 septembre 1932. Les autocars de la Satos (Société auxiliaire des transports de l’Ouest et du Sud-ouest) et  d’une compagnie privée ont alors assuré la liaison

Station de Porsmilin. Source Cartophiles du Finistère

Une usine électrique à Porsmilin

Lors de la construction de la ligne de tramways Brest-Le Conquet, comme pour toute voie ferrée, il a fallu s’adapter au terrain et éviter les courbes trop prononcées, ainsi que les pentes trop raides : pas plus de 5à6%. Plusieurs zones d’évidement permettaient à deux machines de se croiser, la ligne n’étant pas doublée. De nombreux poteaux électriques suivaient le tracé, alimentant la motrice en courant de 00/550 volts. Comme la déperdition de jus était importante et qu’il n’y avait pas de réseau haute tension, il a été décidé de construire une usine électrique à Porsmilin (Locmaria-Plouzané). Le ruisseau de Pont-Rohel suffisait et l’étang, à côté, permettait d’alimenter les condenseurs.

L’usine en 1904 avec sa cheminée de briques rouges.

Bonjour Je m’appelle Patrick Elies. Je suis né dans la baraque de ma grand-mère au Bouguen

Merci beaucoup Georges pour ton mail très chaleureux. 

Sur les 5 chansons c’est la chanson les baraques qui a le plus  de vues : Super que tu puisses relayer largement autour de toi. 

Si par hasard vous vouliez organiser une soirée cabaret chanson française je serais heureux de pouvoir me produire à  Brest.

Bonjour

Je m’appelle Patrick Elies. Je suis né dans la baraque de ma grand-mère au Bouguen. Puis j’ai habité au Bouguen centre jusqu’à l’âge de 15 ans.

Je suis auteur compositeur interprète et j’ai écrit une chanson sur les quartiers de baraques. Il y a 3 semaines j’ai donné un concert accompagné par 3 musiciens. Un copain à filmé entièrement 5 de mes chansons dont les baraques puis a mis les vidéos sur You Tube. La chanson  » les baraques  »

Je compte sur vous pour visionner les vidéos au maximum et faire connaître cet art du vivre ensemble et cette solidarité qui existaient à l’époque dans les quartiers de baraques. 

Si l’on pouvait s’en inspirer aujourd’hui au lieu de vivre chacun dans son coin.

Bien cordialement et à  bientôt de tes nouvelles. 

Patrick

Sous le port de commerce, la grève. Brest d’hier et d’aujourd’hui. David Cormier. Le Télégramme de Brest.

Le Porstrein, vue de la gève, des maisons situées au bas des fortifications. À l’arrière-plan, la cheminée d’une usine. Auteur inconnu, Collection des Archives de Brest.
L’anse de Porstrein et le « Petit Jardin », avant le commencement des travaux du port de commerce, à Brest (vers 1860)




Source du document. Archives Municipales de Brest




Maisons des pêcheurs. Source du document Archives Municipales de Brest

C’était encore le temps où le port de commerce se trouvait à l’étroit dans la Penfeld militaire. Après l’arrivée de la photographie. Donc dans une fenêtre temporelle assez précise, en plein milieu.  XIXe siècle. On ne connaît pas l’auteur de ce cliché du Porstrein, conservé aux Archives de Brest.

« On y trouvait aussi des fours à chaux, dont l’odeur incommodait les bourgeois qui vivaient au-dessus. La chaux, était utilisée pour construire les fortifications, avec la pierre qui venait de l’île Ronde », devant la pointe de Plougastel, narre Olivier Polard, historien Brestois.

Sur la falaise des fours à chaux.
Document iconographique d’une personne voulant sauver les fours à chaux. 
Encore sur la falaise,
La fontaine avec une aiguade superbe dont il est même possible de régler le débit par un système très ingénieux – C’est un véritable lieu magique.

Sur la falaise des fours à chaux
Document iconographique d’une personne voulant sauver les fours à chaux. 
Vestige sur falaise,
Le plus grand four à chaux conservé – 8 m de diamètre à l’intérieur et le conduit intact.

   Il est toujours émouvant d’imaginer le passé de Brest.
« Rappelle-toi, Barbara ». Il pleuvait sur Brest ce jour-là » l’amour sincère dans ce décor dont « il ne reste rien ».
Je ne veux pas faire dans le romantique encore que. La poésie est parfois bonne conseillère et adoucie les mœurs.
Lorsque des vestiges « anodins » surgissent à Brest, ceci prend pour nous des indices de valeur différents d’ailleurs.
Sur l’ancien port de Porstrein, un simple article a mis le quartier, et même des chercheurs en expectative :
Extrait J.Foucher (cahiers de l’Iroise 1962) :


en 1810 et jusqu’au Second empire, l’anse de Porstrein, située alors sur le territoire de la commune de Lambézellec n’était qu’une grève comme il y en a tant aujourd’hui autour de la rade. Elle s’étendait des murailles du château aux falaises qui dévalaient des hauteurs de Kérourien jusqu’au Moulin-Grivart.


A cette époque il y avait trois fours à chaux – M. Pouliquen entrepreneur et maire de la ville en exploitait deux, l’autre étant la propriété d’un nommé Derrien, également entrepreneur.

Ces fours étaient alimentés par les calcaires de l’Ile Ronde et de Roscanvel.
Le chauffage se faisait au bois (fagot de genêt, d’orme, de hêtre) ; À eux trois ces fours fabriquaient annuellement 7200 barriques de chaux vive.


Les fumées qui s’élevaient de ces installations dégageaient des odeurs assez fétides – se mêlaient celles de la tannerie voisine, exploitée par Pouliquen où dominait l’odeur d’huile de poisson, employée dans la préparation des cuirs.
D’autres sites existaient dans cet environnement qui a été TOTALEMENT ignoré dans l’après-guerre – le port Napoléon a signé la fin de toute cette activité –


Une chance formidable se présente car, nous avons retrouvé les vestiges de ces fours à chaux et … les traces très bien conservées du village que « ces lambézelecquois HABITAIENT pour y travailler à la construction et fournir un cuir de bonne qualité »
Fours à pain, forge … Tout y est – une fontaine lavoir avec eau potable.
il ne s’agit bien sûr plus de souvenirs ici et il ne faudrait pas que cela le devienne, car, cela voudrait dire, que les traces de l’histoire auraient disparues pour un projet immobilier.


Même la Direction des Affaires Culturelles de Bretagne trouve une valeur patrimoniale LOCALE à ceci pour une ville « cruellement privé de traces de son passé »  Pour situer, ces vestiges se trouvent au dessus de la Carène.  

Mais les constructions ont eu raison de cette mémoire d’avant, hélas pour notre patrimoine.  

Financé par le second Empire
Le port de commerce allait se développer là, au pied des fortifications, sur la mer, au début des années 1860, précédant de très peu le train. Un mouvement soutenu financièrement par Napoléon lll (venu à Brest en 1858) et son régime. « Il y avait, à l’époque de vieilles maisons de pêcheurs tout le long du bas des remparts, jusqu’à l’actuel Parc-à-Chaînes ».

Casino, usine à gaz et bunker
« Avant la Seconde Guerre mondiale, les fours ont été un peu délaissés », poursuit un autre historien brestois, Yves Coativy. « Plus loin, il y avait le casino,  l’usine à gaz eu une usine de démolition de bateaux. 

Source du Document M. Grannec

Plutôt un lieu où l’on venait danser et boire que jouer, d’ailleurs. Et derrière la Carène et le club de tir, les Allemands avaient laissé des bunkers pas terminés, destinés à servir d’hôpital souterrain. On en voit encore la trace ». Si on se place à peu près au même endroit qu’il y a cent soixante ans, on est gêne par un immeuble. Il faut s’approcher et réussir à prendre un peu de hauteur pour que la salle de spectacle ne cache complètement pas les fortifications. 


Un casino a existé à Brest, 1897 à 1916, dans le quartier de Saint-Marc (©Tous droits réservés Archives de Brest)

Qui appelle cela encore le Porstrein ?
Combien de Brestois appellent-ils encore cet endroit le Porstrein ou Porz Trein, « le port aux buissons d’épines » ? De nos jours, on désigne cet espace situé au pied des remparts, du Cours Dajot, sous le nom de « polder » ou plus souvent « port de commerce » voire, pour faire plus brestois, « le port de co ». 



Porstrein


. Moulin Grivard (Peinture) Le port avant


Lavandières au lavoir du Moulin Grivard. Source Archives Municipales de Brest.
Sur la carte postale précédente de Porstrein. Nous apercevons en haut à gauche le linge des lavandières qui sèche, et la maison au-dessus du lavoir.   


Annexé à Lambé !
Il s’agissait autrefois d’une anse prisée de la population pour s’y promener, avec sa plage, ses bateaux de pêche… Son village, aussi. Tandis que Lambézellec, qui s’étendait jusqu’au château, revendiquait ce territoire hors des murs de Brest, cette dernière l’a annexé en avril 1847. Ce n’était qu’un début… Lambé et d’autres communes voisines allaient suivre en 1945. 
Du nom Porstrein, il reste la trace sur des plaques de deux rues, dans ce secteur : celle de Porstrein, qui longe Le Fourneau et Porstrein-La pierre, qui descend derrière la Chambre de commerce de d’industrie métropolitaine Bretagne-Ouest, finissant le chemin. 
Le nouveau quartier veut évoquer l’activité marine.
Tout un quartier continue à pousser sur le polder accueillant, depuis les années 1860, le port de commerce de Brest. Des immeubles de bureaux se dressent encore en ce moment sur les remblais complétant l’offre parmi des hôtels, bars, restaurants, commerces et salle de spectacle. Les anciens rails, encore apparents par endroits, sont longés depuis ce printemps par une piste cyclable. 


De rouille, de vert et de rouge

La Carène occupe l’espace au pied des remparts, tout comme les entreprises et des bureaux. Source du document le Télégramme

Le nom de la Carène, moderne salle des musiques actuelles ouverte en 2007, et sa couleur rouille rappellent l’activité navale d’entretien des coques des navires dans les formes de radoub voisines. Deux bâtiments contemporains arborent chacun, dans un angle, la couleur (le rouge et le vert) des balises d’entrée au port. Comme, les
Capucins, le Passage des Arpètes perpétue le souvenir de l’activité industrielle passée.

Le Port année 1920
Le Port année 1950

Brest d’hier et d’aujourd’hui

D’après le Télégramme de Brest

L’entrée du camp de « Ponty », à la fin de la première Guerre mondiale. Un peu au nord de l’actuel quartier de Pontanézen. Collection des Archives de Brest

Pontanézen : des camions militaires au tramway

Les camions américains stationnés dans le parc automobile du camp de Pontanézen (Archives municipales de Brest)

David Cormier

« C’était il y a un siècle, il y a une éternité », chanterait le Franco-américain Joe Dassin. On imagine assez mal aujourd’hui l’impact sur Brest et ses enivrons de la présence massive et soudaine des soldats américains, deux ans durant, de la fin 1917 à décembre 1919.

Des dizaines de baraques au bas mot

Il faut se figurer ces bateaux bondés de jeunes hommes ne parlant français, encore moins breton, venus prêter main-forte aux troupes européennes dans ce premier conflit mondial qui s’enlisait. Ces dizaines de baraques, au bas mot, construites à la va-vite à lambé, le fameux camp de Pontanézen. «  En fait, cela se trouvait un peu au-dessus de l’actuel quartier de Pontanézen, où l’on trouve les immeubles, plutôt sur la route de Gouesnou », précise Olivier Polard, historien. Là où se sont dressés un Hôpital puis un camp de Napoléon (où étaient enfermés des Noirs venus des Antilles pour ne pas qu’ils se mélangent à la population) devenu caserne à l’inconfort notoire, et un champ de manœuvres.

Entre L’Hermitage et Kergaradec

Aujourd’hui, on y trouve le quartier Buquet de la gendarmerie, l’école d’ingénieurs Ensta, la maison d’arrêt et la zone économique de l’Hermitage, en développement. Le tramway monte vers Gouesnou, à peu près à l’endroit où se trouvait l’entrée du camp.

De nos jours, la montée du tramway sur la route de Gouesnou se trouve à peu près sur le bord est de l’ancien camp militaire américain.

« Broadway Boulevard » ou le « Boulevard du retour », disait –on à l’époque. Les deux étoiles du commandant Smedley D. Butler s’affichaient sur la porte, comme le 8 d’argent traversé d’une flèche, insigne de la 8e division, dite Pathfinder et l écusson du camp, avec ses caillebotis essentiels à son bon fonctionnement, pour dompter la boue. Côté intérieur était écrit, au lieu de « Welcomme » (bienvenue), « América go speed » (Amérique va vite »).              

638 structures provisoires, des centaines de milliers de soldats

Camp de Pontanézen

Des dizaines de milliers de « doughboys » (soldats américains) ont débarqué dans le port de Brest en quelques mois. Rien qu’en juillet et août 1918, il y en a eu plus de 200 000, se relayant jusqu’à dépasser les 110 000 en même temps sur le site, soit les populations de Brest et Lambézellec réunies. Sur  687 ha, en quatre mois, ce sont dressées 638 structurés, dont « 48 quartiers des officiers, 48 salles de mess, quatorze grandes cuisines, quatre foyers, 125 latrines et des locaux religieux », selon le passionné d’histoire Marcel Hervé, notamment dans les cahiers de l’Iroise 225, en 2017.     

Inspection du général américain Pershing: vue du rassemblement des soldats sur les quais du port de commerce de Brest (Archives municipales de Brest)
Le Far West aux portes de Brest

1,2 million d’entrée au cinéma en mars 1919

Le rituel, pour les « Sammies », leur autre surnom, était le suivant : douche, badigeonnage, douche à nouveau pour une bonne désinfection, au   rythme de 4 000 à l’heure. Puis remise de l’uniforme. Jusqu’à 7500 repas pouvaient être servis à l’heure. Il fallait aussi occuper les soldats, pour les dissuader de trop traîner en ville. Un auditorium de 3000 places, douze foyers YMCA (les fameux Youg Men’s Christian Association-genre d’auberges de la jeunesse- chantés plus tard par les Villages People), onze de la Croix-Rouge. Le cinéma aurait cumulé en mars 1919 environ 1,2 million d’entrées ! Autre époque…  

Cinéma théâtre

 La population locale passe de l’espoir au rejet

Passés l ‘exotisme, le modernisme (les premières notes de jazz en Europe), l’espoir de victoire surtout et, localement et prosaïquement, le débouché commercial amenés par ces troupes américaines, la population locale a commencé à déchanter, jusqu’à réclamer leur départ L’arrivée par bateaux, courant 1918, de la ravageuse grippe dite « espagnole »,

causant la mort de milliers de soldats et de Bretons, a sans doute constitué un tournant. La hausse des prix induite par cette nouvelle population,  les méfaits de l’alcool, le développement de la prostitution et des violences, le fait que d’aucuns s’affichent en ville avec de jeunes Brestoises, munis de signes extérieurs de relative richesse, le développement de bars clandestins à Lambé, Gouesnou et Guipavas pour ce que l’on n’appelait sans doute pas encore des « after », après l’extinction des feux à 23 h, ont posé problème. À  noter que la communauté chinoise (un millier de personnes ?) mise à disposition des soldats américains, à dû plier bagage également, et rentrer au pays.

La Grippe Espagnole
la grippe Espagnole
Grippe espagnole, cimetière de Pen-Ar Vally (Lambézellec)

1917 est une année charnière dans la guerre de 1914-1918, notamment grâce à l’entrée en guerre des Etats-Unis. Le débarquement à Brest, et la vie autour de Brest des soldats américains arrivés en 1917 et 1918. Avec l’histoire de la musique (l’arrivée du jazz, et le lien entre cette musique et le développement de l’industrie du disque).

L’arrivée du Jazz
On considère que plus d’un millier de musiciens noirs ont joué en France durant 1918 et 1919 dans ces orchestres militaires. Ceux-ci jouaient à peu près tous le même répertoire, qui comprenaient de la musique classique européenne, de la musique « légère » américaine, de la musique militaire, de compositions de ragtime, quelques morceaux que l’Original Dixieland Jazz Band avait enregistrés en février 1917 à New York, et de la musique du Sud des Etats-Unis (spirituals et plantation mélodies).


l’arrivée du jazz, et le lien entre cette musique et le développement de l’industrie du disque.

C’est beau, c’est tendre, ça raconte des histoires d’hommes et de baraques. Celles de la reconstruction, de l’après-guerre. À Lorient, ça nous parle. Une expo à voir absolument à l’Hôtel Gabriel. Article Ouest France

Elisabeth Blanchet, photographe.

À L’Hôtel Gabriel, en immersion dans une baraque: Vanessa Hue, directrice adjointe du Patrimoine, Mickaël Sendras, président de Mémoire de Soye: Xavier Argotti, président de l’association Préfab; Elisabeth Blanchet, photographe; Bruno Blanchard, adjoint; Patricia Drenou, directrice du Patrimoine; Emmanuelle Williams adjointe Article ouest France avec les photos.

À Lorient, 2019, c’est l’année des baraques. Après l’inauguration, lors des Journées du patrimoine, d’une baraque reconstruite près des lavoirs du Rouho, voilà l’acte II. Une expo qui s’appelle Préfabuleux, à découvrir absolument à l’Hôtel Gabriel. Bien joli nom qui met autant l’homme que le bâti au cœur des photos.

« Elles étaient censées durer dix ans. Soixante-quinze ans après, elles sont des milliers encore habitées. » Elisabeth Blanchet a baladé son œil et son appareil photos au Royaume-Uni, – elle a résidé quinze ans à Londres -, et aux États-Unis. En quelque sorte, elle est devenue une « experte des baraques d’après-guerre », glisse-t-elle dans un large sourire. En 2014, elle a même créé un musée.

À ce jeu de passionnés, elle a trouvé un compère « dénicheur de baraques » dans la personne de Mickaël Sandra. 36 ans. La moitié de sa vie à présider Mémoires de Soye. Association bien connue, ici, dans le pays de Lorient, où le mot « baraques » a une place si particulière dans les cœurs de nombreuses familles.

« Comment j’habite ma maison »

Ces maisons si fragiles, « ce patrimoine mal connu, mal perçu », renvoient à l’heure où des villes étaient quasiment rayées de la carte, où des populations ont dû être évacuées. Et puis, quand sonne le retour, il a fallu « reconstruire. » Vite. Comme on pouvait. Dans ces baraques, – « on les appelle maisons de cartons au Havre » -, des solidarités se sont construites sur de la précarité. Oui, c’est de l’architecture (on est en plein dans la semaine), mais c’est aussi notre héritage.

Et c’est actuel. « Cela nous pose cette question : comment j’habite ma maison ? » Emmanuelle Williamson, adjointe à la culture, met en exergue que Lorient a joint le club Prismes des villes reconstruites (18 adhérentes). « L’idée est de partager avec les autres communes les problématiques d’architecture. » Cela interroge le vieillissement des bâtis, leurs isolations, l’accessibilité pour des populations de plus en plus âgées. Avec l’envie de « garder le cachet » propre à ces habitations. 

Outre l’implication de Xavier Argotti, président de l’association Préfab, l’exposition offre un tendre regard sur ces baraques d’ici et d’ailleurs. À travers des animations pour les enfants, des visites découvertes, le public pourra affiner ses connaissances. Et pour aller plus loin, une journée d’étude a lieu le 6 février sur les préfabriqués.

visite commentée de l’exposition, à l’Hôtel Gabriel, dans l’enclos du port. Entrée libre. Exposition visible jusqu’au 14 juin.

Baraques type UK 100, ville de Lorient
Un quartier de Baraques Lorient, source photos Archives Lorient, Télégramme, Ouest France
Lorient
Soye Baraque
Olivier et Georges, de Brest en visite à Lorient pour l’exposition.

Hommage aux fusillés du Bouguen

Jean Pierre Le Roi. Guilers. Rends un hommage pour les 75 ans de la libération, de la ville de Brest à des hommes qu’ils sont pour lui à juste raison des héros.

Les Souvenirs d’un Ancien du Bouguen un devoir de mémoire pour lui, jean Pierre le Roi.
Il y avait au Bouguen, une grande église une baraque en bois noir.

La grande église du Bouguen

Où s’installaient les cirques ambulants, avec leurs chevaux et roulottes. Sur cette même pelouse dans les années 50, nos parents étalaient des couvertures pour causer surveillant les enfants qui jouaient. Sans imaginer que sous leurs pieds, dans le sol, reposés des héros, des martyres, des inconnus pour le moment. En juin 1962 au moment de la construction de L’IUT, des ouvriers découvraient une fosse refermant de nombreux ossements.

Grâce à certains objets personnels trouvés parmi ces ossements, on arrivait à identifier les restes, grâce à leur alliance notamment, comme étant ceux des résistants Sainpolitains, mêlés à ceux de résistants brestois. C’est donc non loin d’ici, dans les douves de la prison du Bouguen dont les Allemands avaient pris possession dès l’été 1940 et où ils avaient dressé les poteaux d’exécution, que s’est achevé le combat de ces héros. Leurs corps furent ensuite enterrés pêle-mêle quelque part dans le champ de tir proche de la prison, là où nous nous trouvons.
Nous avons, nous association des Anciens du Bouguen, organisé une cérémonie, en hommage aux valeureux Martyres. Mis une plaque en bronze en hommage aux fusillés du Bouguen. Pour l’histoire cette plaque, volée par des personnes amorales. La stupidité humaine se trouve aussi là, dans cette action.


Nous possédions un dossier complet retrouvé dans des archives, retraçant cet épisode tragique, en toute confiance nous l’avions confié, à un étudiant de Saint Pol, pour son travail personnel, avec la promesse d’un retour. En guise de retour, nous n’avons rien vu revenir, comment ensuite faire confiance à d’autres personnes de bonne fois.

Selon Guy Caraes, c’est très probablement faute d’avoir pu constituer à temps un convoi susceptible de quitter Brest avant que les Américains n’y mettent le siège qu’un commandant allemand (non identifié à ce jour) a donné l’ordre de « liquider » les 52 prévenus de l’enclave de Pontaniou, arrêtés depuis la fin du mois de juin 1944 et, donc, en attente de jugement. Les 52 personnes seront toutes fusillées sans autre forme de procès au Bouguen. Parmi elles, les résistants brestois Viaron, Hily et Kervella, membres du corps franc “Défense de la France”.
Un habitant de la rue de Roubaix, évacué avec quelque irréductibles le 14 août 1944 apporte un témoignage vécu qui permet de préciser certains points du récit.
Les fusillés de 1944 : Fin 1943 ou début 1944, l’occupant, envisageant une possible attaque de la citadelle brestoise par voie de terre, décida de fermer, côté douve, par des murs de béton, les tunnels de la porte Castelnau et de l’abri côté Moulin à Poudre. Ceci au grand dam des usagers qui ne se sentaient plus en sécurité dans l’abri à une seule issue. Conséquence de cette décision : l’accès aux douves par la porte de Castelnau

La porte Castelnau
Nos anciens prisonniers

n’étant plus possible, les exécutions eurent lieu désormais dans le stand de tir, situé non loin de là, à l’intérieur des fortifications où furent dressés les poteaux d’exécution. Le père de ce témoin, alors chef de bureau à la Mairie, lui a confié que l’occupant exigeait la présence du Maire de Brest, Monsieur Euzen, à ces exécutions.

Plus de photos, et de souvenirs, sur le site nos souvenirs d’hier
En prolongement du présent article, la page « LE BOUGUEN Souvenirs ! »

Jean Pierre Le Roi

La prison du Bouguen





UNE PARTIE DE L’HISTORIQUE DE L’ARSENAL DE BREST

Des origines à la Révolution et à l’Empire
La création du port militaire n’intervient cependant qu’en 1631, sur décision de Richelieu, et les premiers travaux importants n’y sont effectués qu’à partir de 1666, sous la haute direction de Colbert, alors Contrôleur général des finances.
En 1669, le Marquis de Seignelay, fils de Colbert et Ministre de la Marine, publie l’ordonnance du 15 avril qui codifie avec précision l’organisation des Arsenaux : l’intendant, qui relève directement du Ministre, est responsable de l’ensemble des activités de l’Arsenal. Il en ordonnance la dépense. Le « Commandant de la Marine » n’a autorité sur la flotte qu’après qu’elle ait été armée.
Le premier bassin de l’Arsenal de Brest, le bassin Tourville, est construit en 1683. Il sera agrandi à 2 reprises en 1745, puis en 1864.
Après le rapide développement des années 1660 à 1690, l’Arsenal de Brest connaît une période de stagnation de plus de 40 ans. Puis un nouvel essor lui est donné par deux ministres de Louis XV, le Comte de Maurepas et le Duc de Praslin. L’architecte Choquet de Lindu remplace alors les vieux bâtiments de l’époque de Colbert par des bâtiments en granit. Il édifie notamment, en 1747, sur la rive gauche de la Penfeld, un imposant atelier de Corderie, long de 400 m. La construction des bassins de Pontaniou débute en 1746.
Au cours des mêmes années, un sérieux effort est fait pour renouveler les techniques traditionnelles, souvent empiriques, de constructions navales. Celui-ci se concrétise notamment par la création, en 1741, du Corps des ingénieurs-constructeurs, ancêtre de celui des Ingénieurs du génie maritime.
Les innovations en la matière d’organisation sont moins heureuses après que Choiseul ait cru bon de placer l’Intendant et le Commandant de la Marine sur pied d’égalité, Castries, en 1786, restaure l’unité de commandement en donnant au Commandant de la Marine le pas sur l’Intendant.
Quelques années plus tard, Bonaparte modifiera une nouvelle fois cette organisation en plaçant à la tête de l’Arsenal le « Préfet Maritime », haut fonctionnaire choisi pour ses qualités personnelles, sans considération de corps d’origine ou de grade (1) (arrêté du 7 Floréal an VIII).
(1) Ce n’est qu’à partir de 1875 que le Préfet Maritime sera obligatoirement un Vice-Amiral.
Signalons enfin qu’au cours des dernières années de la monarchie, les ouvriers bénéficient d’un embryon de statut, avec le règlement de demi-solde aux personnels inemployés (préfiguration d’une certaine stabilité de l’emploi) et l’instauration, sous certaines conditions, d’un système de pension (ordonnance de 1784).
Le XIXe Siècle
Pratiquement interrompu pendant la Révolution, l’Empire (qui s’intéresse à CHERBOURG), et la Restauration, le développement de l’Arsenal de Brest reprend à partir de 1845, en liaison avec l’essor industriel de la 2e moitié du XIXe Siècle.
Le grand bassin du Salou (bassin 4) est mis en chantier en 1857.
Les premiers ateliers de Mécanique, Fonderie et Chaudronnerie sont construits en 1845, sur le plateau dit « des Capucins ». Ces ateliers seront rénovés et agrandirent entre 1858 et 1864.
Les premiers « Bâtiments en Fer » sont bâtis en 1865.
Les importantes extensions des services de l’Arsenal ainsi réalisées imposent une redistribution des aires disponibles le long de la Penfeld, au profit de la Marine Nationale. Dès 1935, celle-ci avait acquis les ateliers privés qui subsistaient, en fond de Penfeld, à Kervallon. Mais les bâtiments de commerce continuaient d’accoster aux quais Tourville et Jean Bart. Ce n’est qu’en 1865 que Napoléon prend la décision de transférer le Port de Commerce dans l’anse de St Marc et de réserver l’accès de la Penfeld aux bâtiments de Guerre.
De la même époque (1868) date la construction des premiers magasins à poudre, sur des terrains que la Marine avait acquis, 40 ans plus tôt, en bordure de l’anse de Kerhuon.
Mentionnons enfin, pour la petite histoire, que les forçats quittèrent définitivement les Arsenaux pour la Guyane, en 1852.
Des années 1900 à la 1re Guerre Mondiale
L’Arsenal de Brest qui n’a guère évolué dans les années qui suivent la défaite de 1870, connaît un nouveau regain d’activité à partir de la fin du XIXe Siècle, et jusqu’à la Première Guerre mondiale.
Son extension vers le Sud-ouest est amorcée, en 1900, par l’édification d’une grande jetée de 2160 m qui délimitera l’actuelle rade-abri. Celle-ci est à l’époque accessible à la fois par l’ouest et par l’Est.
En 1905, la construction d’un quai d’armement de 675 m de long est entreprise à Laninon. Ce quai se termine par le « port des Torpilleurs » qui protège les quais de la houle qui rentre par la passe Ouest de la rade-abri.
5 ans plus tard, débute celle des deux grands bassins de Laninon. Ces bassins qui auront une longueur de 250 m et largueur de 35 m, suffisantes pour les plus grands bâtiments de l’époque, ne seront achevés qu’en 1918.
Simultanément les 2 cales de lancement du « point du Jour » et l’atelier des bâtiments en fer sont rénovés (1907-1910-1911).
Tous ces travaux permettent à l’Arsenal de Brest de prendre sa part dans la construction de l’imposante Flotte de Combat dont la France va disposer au début de la Première Guerre mondiale.
Ainsi, parmi les croiseurs et cuirassés qui sont encore en service en 1914, avaient été lancés à Brest :
En 1895, Le Cuirassé de 2e rang (Charlemagne) de 11.300 T
En 1896, Le Cuirassé de 2e rang (Gaulois) de 11.300 T
En 1899, Le Cuirassé de 2e rang (Suffren) de 12.750 T
En 1900, Le Croiseur Cuirassé (Marseillaise) de 10.400 T
En 1901, Le Croiseur Cuirassé (Léon Gambetta) de 12.550 T
En 1902, Le Cuirassé de 1er rang (République) de 14.865 T
En 1904, Le Cuirassé de 1er rang (Démocratie) de 14.900 T
En 1907, Le Croiseur Cuirassé (Edgard Quinet) de 14.000 T
En 1909, Le Cuirassé de 1er rang (Danton) de 18.350 T
En 1911, Le Cuirassé de 1er rang (Jean Bart) de 23.467 T
En 1913, Le Cuirassé de 1er rang (Bretagne) de 23.500 T
Et enfin, en 1914, le Cuirassé de 1er rang
(Flandre) De 25.230 T
Les années qui précèdent la Première Guerre mondiale sont également marquées par une certaine évolution administrative ou sociale des Arsenaux.
En 1900, les Directeurs des Constructions Navales et de l’Artillerie Navale deviennent responsables de la gestion de leurs crédits. Celle-ci était auparavant assurée par les Services du Commissariat qui relevaient du Préfet Maritime.
La légalité des syndicats est officiellement reconnue dans les Arsenaux en 1902.
La durée du travail est réduite à 9h 35 mn par jour en 1901 et à 8 h en 1903. À partir de 1911, les ouvriers bénéficient de 6 jours de congé payés par an, cette durée étant portée à 12 jours dès l’année suivante.
De 1914 à 1939
De 1914 à 1918, l’Arsenal de Brest ne construit que des bâtiments de petit tonnage (avisos et canonnières).
Cependant, dès la fin de la guerre, sous l’impulsion notamment de Georges Leygues, qui sera Ministre de la Marine de 1917 à 1920, puis de 1925 à 1930, et encore en 1932 et 1933, La France entreprend de se doter à nouveau d’une Flotte de Combat nombreuse et puissante.
De 1923 à 1933, (9) Croiseurs
les « Duguay Trouin » et « Primauguet » de 7.250 T,
Les « Duquesne », « Suffren », « Colbert », « Foch », « Dupleix », et « Algérie » de 10.000T,
le « La Galissonnière » de 7.600,
Sont lancés à Brest, en même temps que 8 sous-marins (les « Marsouin », « Phoque », « Pascal », « Pasteur », « Achille », « Ajax », « Héros », et « Centaure »).

Lorsque la menace d’une nouvelle guerre mondiale se précise, les travaux d’aménagements de l’Arsenal reprennent activement.

En 1931, les falaises du secteur de la Pointe sont arasées et les déblais sont utilisés pour le comblement de la passe Ouest de la rade-abri.
Simultanément, d’importants travaux de génie civil sont menés dans tout l’Arsenal (percement de tunnels, aménagements de terre-pleins), pour permettre de desservir par voie ferrée, les 2 rives de la Penfeld et les quais de Laninon.
En 1935, après le comblement de la passe ouest de la rade-abri, un nouveau quai des Flottilles, long de 950 m, est construit entre le quai d’armement de Laninon et la grande jetée.
Enfin, dans le secteur de la pointe, sont bâtis les halls ou ateliers d’artillerie qui seront nécessaires pour le montage des tourelles et des télépointeurs des cuirassés.
De 1933 à la déclaration de guerre, l’Arsenal assure encore, outre l’achèvement des bâtiments précités, la construction des Cuirassés « Dunkerque » et « Richelieu » et l’armement de plusieurs navires construits par l’Industrie, dont les Croiseurs « Marseillaise » et « Georges Leygues », le Cuirassé « Strasbourg », et 4 sous-marins.
Au cours de cette période d’intense activité, il apparaît que la disponibilité de 2 grands bassins seulement, ceux de Laninon, est insuffisante pour faire face au programme d’entretien de la Flotte et à la construction de navires de ligne, dont le tonnage et les dimensions augmentent régulièrement (1). Aussi décide-t-on de construire, entre les bassins 8 et 9 et la Pointe, un nouveau bassin qui devait avoir, au départ, 305 m de long et 46 m de large, mais dont la longueur devait être ultérieurement portée à 365 m. Les travaux commencent le 7 février 1939. Ils seront définitivement arrêtés à l’arrivée des Allemands en 1940.

(1) De façon à limiter au maximum la durée d’utilisation des bassins de Laninon au seul profit des constructions neuves, le tronçon central de coque du « Dunkerque » puis du « Richelieu » sont construits au bassin 4 du Salou. Ce tronçon est ensuite transféré dans un bassin de Laninon où on lui ajoute l’étrave et, éventuellement, le bloc arrière du bâtiment.
Mentionnons, pour terminer, la sortie entre les deux guerres de 2 décrets importants :
le décret du 22 avril 1927, qui fixe l’organisation de la Marine et des services rattachés (dont la D C A N), et le décret du 1er avril 1920 qui a trait aux statuts des personnels ouvriers.
De 1945 à nos jours

Si les bombardements alliés, concentrés pendant la guerre sur la base sous-marine et sur les bassins de Laninon, n’avaient, en définitive, causé que relativement peu de dégâts, il en alla autrement des destructions qu’effectuèrent les Allemands dans les semaines qui précédèrent la Libération de Brest.
En septembre 1944, les brèches dans la grande jetée couvraient près de la moitié de sa longueur. Le quai d’Armement, bâti sur voûtes, s’était effondré. Le quai des Flottilles était en ruines. La quasi totalité des bâtiments de l’Arsenal avaient été incendiée. Les routes et les voies ferrées étaient disloquées. 250 épaves encombraient la Penfeld. Seules les 2 cales de lancement du Point du Jour (cales des Croiseurs et cale des Sous-marins) n’avaient que peu souffert.
La reconstruction de l’Arsenal (1945 à 1958)
L’importance des destructions subies par Brest aurait permis d’opérer une redistribution plus judicieuse des terrains entre la ville et l’Arsenal. On décida cependant de conserver les anciennes limites des terrains militaires.
De 1945 à 1958, l’infrastructure industrielle du port militaire est progressivement reconstituée :
le quai d’Armement de 325 m de Laninon est achevé dès 1950, le quai oblique de 275 m qui prolonge ne sera par contre complètement remis en état qu’en 1958.
La nouvelle centrale souterraine du Portzic est mise en service en 1951.
Les 2 bassins de Laninon sont agrandis (leur longueur est portée de 250 m à 320 m). Leur modernisation ainsi que celle de la Station de pompage souterraine que les Allemands avaient construite sont achevées en 1953.
La réparation de la grande jetée se poursuit jusqu’en 1958.
En ce qui concerne les Ateliers et Magasins, le programme initial est ambitieux : si la plupart sont rapidement relevés, à leur ancien emplacement, de façon à permettre aux ouvriers de l’Arsenal de retrouver le plus rapidement possible un emploi, il est prévu qu’un grand nombre d’entre eux, dont les Ateliers Machines, Artillerie, Électricité, les Bâtiments en Fer, la Salle à Tracer et les Magasins principaux, seront ultérieurement transférés en souterrains. Les plans de l’époque prévoient d’ailleurs que l’effectif du temps de paix de l’Arsenal sera progressivement porté de 8 000 à 15 000 ouvriers.
Les ressources budgétaires ne permettront pas de réaliser ces grandioses projets et le provisoire prend rapidement une figure définitive, assez peu différente de celle de l’avant-guerre.
Des bâtiments de commerce aux gros bâtiments de guerre

À la Libération, la D.C.A.N. de Brest prend en charge la refonte du croiseur « Duquesne », puis à partir de février 1946, celle du Cuirassé « Jean Bart », qui avait quitté précipitamment Saint-Nazaire en 1940 et avait été gravement avarié à Casablanca en 1942. Cependant, les crédits consacrés à la Marine Nationale restant faibles et les chantiers privés ne suffisant pas à reconstituer la Marine Marchande Française ou à faire face aux demandes de l’étranger, l’Arsenal de Brest se reconvertit dans la construction de navires marchands.
C’est ainsi que sont lancés de 1946 à 1953 pour les Messageries Maritimes, la Compagnie Delmas-Vieljeux ou la Compagnie Transatlantique :
3 cargos charbonniers de 4 700 TPL (1), les Penlan, Rhuys et Quiberon,
2 cargos long-courriers de 11 000 TPL, les Mehong et Meinam,
1 paquebot Antilles de 5 700 TPL,
1 cargo mixte de 9 000 TPL « Tahitien »,
1 paquebot mixte de 6 000 TPL « Pierre Lotti ».
Le programme militaire reprend cependant avec la loi du 8.1.1951. Au port de Brest revient la construction du Croiseur « De Grasse », à partir de la coque demeurée à Lorient pendant la guerre, puis celle de 5 escorteurs d’Escadre. Le premier de ceux-ci, le « Dupetit-Thouars », sera le dernier bâtiment pour lequel la construction et le lancement s’effectueront sur une cale du Point du Jour. Les 4 suivants, « D’Estrées », « Du Chayla », « Forbin », et « La Bourdonnais », seront montés dans le bassin 8 de Laninon.
La tranche 53 du programme naval marque le retour de Brest, pour plus de 10 ans, à sa vocation traditionnelle de Port Constructeur de grands navires de guerre.
Le Croiseur « Colbert » est mis à flots, au bassin 4 du Salou, en mars 1956.

Le porte- avions « Clémenceau » est mis à flot, au Bassin 9 de laninon, en décembre 1957.

 

Le Porte-avions « Foch », dont la coque a été montée à Saint-Nazaire, est également armé à Brest.
Enfin, le Porte-hélicoptères « Résolue » qui sera rebaptisé « Jeanne D’Arc, est mis à flots en septembre 1961.
(1)- tonnes Port en Lourd.
Savoir faire technologique
La vocation principale de la DCAN e Brest est la construction de bâtiments de tous types, préférentiellement de navires de guerre de fort déplacement, et l’entretien en service des bâtiments de la Flotte.
Cette mission globale couvre un nombre important de secteurs technologiques, du fait même de la complexité des navires et de la diversité des techniques qui y sont mises en œuvre. Mais de plus, Brest a un certain nombre d’activités spécifiques concernant en particulier les mines et les munitions.
Les principaux domaines pour lesquels la DCAN de Brest peut faire état d’un savoir-faire particulier peuvent être regroupés sous les rubriques suivantes :
Technologies générales du Génie Maritime sur bâtiments classiques ou nucléaires.
Fabrication et entretien des munitions.
Développement des techniques de la guerre des mines.
Nous allons parcourir successivement chacun de ces domaines en tachant, dans un premier temps de décrire la situation du moment, avec si nécessaire une rapide rétrospective, puis en indiquant, lorsque cela est possible, les perspectives d’évolution qui, dès à présent, peuvent être discernées.
Technologie générale du Génie Maritime
Depuis la dernière guerre, la DCAN de Brest a construit des navires de types très divers. Le tableau ci-dessous donne une idée de cette diversité.
Reconstruction de la Marine Marchande après la Libération

Penlan 4800 TPL(1) Cargo Charbonnier 1946-1948

Rhuys 4800 TPL Cargo Charbonnier 1947-1949
Quiberon 4800
TPL Cargo Charbonnier 1948-1950
Mekong 11000 TPL Long courrier 1947-1950
Meinam 11000 TPL Long courrier 1948-1950
Antilles 5700
TPL Paquebot 1948-1953
Pierre Loti 6000
TPL Paquebot 1951-1953
Tahitien 9000
TPL Cargo mixte 1950-1953
Al. Dreyfus 9000
TPL Frigorifique 1947-1951
(Navire Transformé)
(1) Tonnes De port en Lourd
Diversification
Esso pour G. Bretagne Pétrolier 1958-1959
Hangor pour Pakistan Sous-marin 1966-1970
Hengist pour G.Bretagne Car-ferry 1970-1972
Horsa pour G.Bretagne Car-ferry 1970-1972
Senlac pour G.Bretagne Car-ferry 1970-1973
Marine Nationale
De Grasse (achèvement) Croiseur 1951-1956
Dupetit-Thouars E.E.T 47 1951-1956
D’Estrées E.E.T 47 1952-1957
Du Chayla E.E.T 47 1952-1957
Forbin E.E.T 53 1953-1958
La Bourdonnais E.E.T 53 1953-1958
Colbert Croiseur 1953-1959
Clémenceau Porte-avions 1954-1961
Foch Porte-avions 1955-1963
Jeanne D’Arc Porte-hélicoptères 1957-1964
Ouragan Transport, chars débarquement 1960-1965
Orage Transport, chars débarquement 1965-1968
Duquesne Frégate Lance Engins 1963-1969
Henri Poincaré (transformé) Bâtiments essais et mesures 1964-1968
Psyche Sous-marin 1965-1970
Sirene Sous-marin 1965-1970
D’Entrecasteaux Bâtiment Océanographique 1968-1971
Griffon Sous-marin d’expérimentation 1969-1971
Champlain Batral 1972-1974
Francis Garnier Batral 1972-1974
Tianee Gabare de mer 1973-1975
Dock De 3800T 1973-1974
Durance Pétrolier Ravitailleur d’Escadre 1973-1977
J. Verne Bâtiment Atelier polyvalent 1973-1976
G. Leygues Corvette ASM 1973
Dupleix Corvette ASM 1974

Montcalm Corvette ASM 1974
Meuse Pétrolier Ravitailleur d’Escadre 1975
PR N°3 Pétrolier Ravitailleur d’Escadre 1977
Outre ces constructions, la D C A N de Brest a exécuté depuis 1960 d’importantes opérations de refontes de navires. Parmi les plus notoires, il faut citer :
Refonte TARTAR de 4 Escorteurs T 47. Transformation de 4 paquebots en bâtiments base pour le CEP. Adaptation des deux porte-avions aux Crusaders. Refonte ASM de 4 Escorteurs T 47. Transformation du Colbert en Croiseur Lance-missiles.
Cette rétrospective permet d’apprécier la remarquable faculté d’adaptation de la DCAN de Brest à la réalisation de navires de tous genres, qu’ils soient civils ou militaires.
D’autre part, Brest consacre actuellement une part essentielle de son activité à l’entretien de la Flotte que ce soit au profit de bâtiments de surface de tous types (grands et petits navires, coque en bois ou en acier, propulsion diesel ou à vapeur, etc.) ou des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins.
La maîtrise d’œuvre de tels programmes de constructions ou de réparation, opérations lourdes et souvent imbriquées les unes dans les autres, nécessite, tant pour le lissage de la charge que pour la planification correcte des travaux, le recours à l’informatique et aux méthodes modernes d’ordonnancement.
La complexité croissante des navires e combat conduira très probablement Brest, dans les années à venir, à développer l’emploi de l’informatique, aussi bien pour la gestion de la production, que pour le soutien logistique des navires.
De même, l’ordinateur sera vraisemblablement de plus en plus sollicité pour l’aide à la conception et à la construction des bâtiments (projet ADOC).
En ce qui concerne les retombées technologiques, les compétences de la DCAN de Brest évoluent comme le fait le navire de combat. C’est ce qui s’est produit au cours des années passées, et qui se poursuivra encore dans l’avenir.
La diversité des compétences développées à Brest est à l’image de la complexité des bâtiments de guerre modernes. Il ne peut donc être question de les passer toutes en revue. Aussi, tout en nous réservant de revenir plus loin sur l’important problème des armes et Équipement, nous nous contenterons d’examiner rapidement les domaines technologiques de base du génie maritime, avec toutefois un développement particulier pour le secteur nucléaire.

Tôlerie-Chaudronnerie

Brest est bien équipé pour le formage et l’usinage des matériaux de faible ou moyenne épaisseur en acier ou métal léger. La DCAN possède une compétence particulière en matière de soudure et de contrôle non-destructif. Son service spécialisé participe, dans le cadre de l’Institut de Recherche des Constructions Navales, aux études en cours en France sur l’amélioration des procédés de soudure existants et sur le développement de nouveaux procédés.
Toujours dans ce domaine, la DCAN qui dispose depuis peu d’un stand adapté, développe actuellement les techniques de formage par explosion.

Electricité

La compétence de Brest couvre l’étude, le montage et la réparation des installations électriques de bord, ainsi que la qualification de matériels et équipements divers (régulateurs de tension, chargeurs batteries, etc.…).

Depuis quelques années, le développement des systèmes de régulations, automatismes ou commandes à distance sur les navires récents a conduit la DCAN à s’intéresser aux problèmes de l’électronique industrielle. Un service spécialisé a été créé à cet effet. Il dispose d’appareils de mesures et de bancs d’essais spécifiques et pour l’instant intervient principalement au profit des navires en réparations (bâtiments de surface et SNLE). Il est envisagé d’étendre son activité au profit des bâtiments en construction en l’intéressant aux études et essais des installations ou dispositifs électroniques nouveaux.

Mécanique-Hydraulique

Le savoir-faire de Brest s’étend à tout le domaine de la mécanique classique ; usinage courants et précision, travaux sur ces moteurs ou auxiliaires divers, etc.…

D’autre part, le développement des équipements hydrauliques sur les SNLE, puis sur les nouveaux bâtiments de surface a nécessité la mise en place d’un atelier doté des moyens adaptés à l’entretien de tels matériels, ainsi que d’un atelier spécialisé dans le traitement des tuyautages. Cet ensemble dispose de moyens destinés au contrôle et à l’entretien des composants hydrauliques, ainsi que des bancs d’essai particuliers. De plus, les équipes de bord chargées du montage de telles installations ont été formées aux techniques du montage propre.

L’extension permanente des matériels du genre sur les navires en construction comme sur les bâtiments en réparation nécessite un accroissement des moyens matériels existants (étude en cours) ainsi qu’une codification des méthodes d’études et de montage à bord.

Tant par l’expérience déjà acquise que par l’effort de mise à niveau en cours la DCAN de Brest peut se prévaloir d’un niveau de compétence appréciable en matière d’hydraulique.

L’atelier effectue aussi :
La réparation des moteurs à combustion interne d’une puissance variant de 20 à 1500Cv, dans une nef équipée de 2 box d’essais, Tous travaux d’ajustage et de montage y compris la mécanique de précision.

ATELIER DES MACHINES

 

 

MONTAGE ET ESSAIS DE LIGNES D’ARBRES

Direction des Constructions et Armes Navales – BREST

 

      NOYAU POUR LA S.E.R.E.B.                                                                                       

 

 

     

 


 

SOUS-MARIN GRIFFON

VUE D’UNE NEF DE L’ATELIER

Pour tous travaux de mécanique, la Direction des Constructions et Armes Navales de Brest dispose de moyens de production très variés et d’un personnel qualifié qui permettent de réaliser dans les meilleures conditions les travaux les plus divers.

Usinage 

plus de 200 machines-outils sont implantées dans un vaste atelier de 10 000 M2 desservi par 6 ponts-roulants, dont 1 de 40T