NOTRE JEUNESSE INSOUCIANTE, NOS JOURS HEUREUX AVEC NOS PARENTS. AVOIR 14 ANS EN 1960.

JE VOUS PARLE D’UN TEMPS…NOTRE JEUNESSE INSOUCIANTE, NOS JOURS HEUREUX AVEC NOS PARENTS. AVOIR 14 ANS EN 1960.
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Que les moins de 20 ans…

Si nous, les enfants des années 50-60 regardons en arrière, cela peut paraître incroyable que nous ayons réussi à vivre si longtemps.
En effet, lorsque nous étions enfants, nous nous promenions en auto sans ceinture de sécurité ni Airbag et les rares voitures de l’époque n’avaient bien entendu ni ABS ni direction assistée et encore moins l’EPS…

Nous vivions dans des maisons ou des baraques en bois dont les murs étaient peints avec des peintures au plomb. Les WC étaient souvent situés à l’extérieur  Sauf les UK 100. Baraques américaines, et l’eau chaude venait d’une bouilloire posée sur la cuisinière à charbon. Il faisait très froid en hiver,   beaucoup trop chaud en été mais, faute de mieux, on s’en accommodait. Il n’y avait pas de bouchon de sécurité sur les bouteilles d’eau de Javel, d’alcool à brûler ou les boites contenant des produits ménagers. 

Il n’y avait aucune mise en garde avec des photos morbides sur les paquets de cigarettes et,

lorsque nous partions faire une balade sur nos bicyclettes bricolées à partir de pièces de récupération et que nous foncions dans les descentes sans trop nous soucier si nous avions des freins, nous n’étions pas équipés de casques de protection réglables à nos tours de tête. Ce n’est qu’après quelques sorties de routes et quelques écorchures sans gravité qu’on essayait de solutionner l’éventuel problème de freinage…

                                                                                              

                                                                                                                         

 

 

 

 

 

 

Lorsque la soif nous tenaillait, on buvait de l’eau au seul robinet de la cuisine. Ce dernier était bien souvent relié à des canalisations en plomb et, en été, on étanchait notre soif en collant notre bouche directement au tuyau d’arrosage du jardin. Lorsque nous partions faire un pique nique dans les champs ou à la lisière de la forêt, toute la bande de copains se désaltérait au même goulot de bouteille d’eau parfumée au sirop de grenadine ou de menthe et cela ne nous a jamais rendus malades. 

        

Le médecin n’était consulté qu’à partir du moment où les remèdes de grand-mère n’avaient plus d’efficacité. Un mal de gorge se soignait avec du citron et du miel, une toux était calmée grâce à une décoction d’oignons (ou d’onions pour coller à l’air du temps !) caramélisés dans du sucre et les cataplasmes et frictions faisaient souvent merveille…

 

Les antibiotiques, distribués à doses massives aujourd’hui, nous étaient totalement inconnus. Les traitements à base de médicaments se limitaient dans la plupart des cas (rage de dent par exemple) à un cachet d’Aspro, dont toutes les familles avaient une boîte au fond d’un tiroir. Le flacon de mercurochrome n’était jamais loin, il servait à traiter les plaies et écorchures dues aux chutes ou aux blessures infligées lors des batailles dans les bois. 

Quant à la rougeole et autres maladies éruptives, le calme dans la pénombre d’une chambre aux volets fermés résolvait le problème en quelques jours. N’en déplaise à certains, notre génération n’a, ni fait la fortune des médecins, ni creusé le déficit de la sécurité sociale…
Le jeudi on quittait la maison tôt le matin et on revenait souvent à la tombée de la nuit lorsque les rares lampadaires de la rue commençaient à s’allumer. Nous n’avions pas de ‘Smart phone’ pour garder le contact avec le reste du monde. Si nos parents avaient besoin de nous, ils savaient où nous trouver. En général nous étions au fond des bois où nous jouions à la guerre équipés d’arcs, de flèches, de lance-pierres et de pistolets à bouchons. Aucun d’entre nous n’a pour autant sombré dans la grande délinquance ou le terrorisme et personne n’a été traumatisé à vie…

 

 

Bien sûr, nos jeux étaient parfois dangereux et nous nous faisions parfois mal. Il y eût des coupures dues aux canifs et aux poignards, des hématomes dus aux cailloux tirés par les lance-pierres, il y eut des accidents causés par les pointes des flèches faites de clous rouillés et parfois même des os brisés. On se battait entre nous pour faire ‘comme dans les bouquins’ mais nous apprenions également à nous respecter, même quand nous n’avions pas la même culture ou la même religion.
On mangeait des gâteaux, du chocolat, des Carambars qui collaient aux dents, du pain, du beurre, de la saucisse, du gras et du sucré et pourtant, peu d’entre-nous étaient obèses ou mal nourris.
Nous mangions des têtes de nègres sans avoir peur d’être accusés de racisme et aucun spot publicitaire nous culpabilisait si nous ne respections pas la règle des 5 fruits et légumes par jour… Tout cela n’avait pas encore été ‘inventé’ et nous vivions au fil des saisons avec ce que notre poulailler et notre potager pouvaient nous offrir au quotidien…
Nos jeux se déroulaient presque toujours à l’extérieur car nous ne possédions ni Xbox, ni Play Station, ni MP3 ou iPod. Bien souvent, nos parents n’avaient pas les moyens d’acheter un banal poste de télévision et personne n’aurait imaginé qu’un jour on utiliserait des ordinateurs ou des tablettes tactiles…
Par contre, nous avions des amis. Peut-être moins que sur Face book de nos jours, mais de ceux sur lesquels on pouvait compter. Si on avait besoin de les voir, tout ce qu’on avait à faire, c’était de sortir et d’aller frapper à leur porte pour leur parler, leur proposer une partie de billes ou échanger les bandes dessinées avec lesquelles nous apprenions à lire. L’amitié n’était pas virtuelle, elle était réelle et palpable.

Faute de moyens, nous avons inventé nos jeux et nos jouets. Chaque bâton, chaque bout de ficelle, chaque boite de conserve, chaque morceau d’écorce ou reste de carton d’emballage devenait matière première pour réaliser ce que nous n’avions pas. Ce ‘manque’ ne nous a jamais empêchés d’être heureux et de profiter pleinement de chaque jour car nous étions bien trop occupés pour connaître l’ennui…
A l’école, lorsque certains de nos amis, un peu moins doués pour les études, rataient leur année scolaire, ce n’était pas un psychodrame. Ils redoublaient tout simplement la classe et, l’année d’après, tout rentrait dans l’ordre. L’éducation nationale n’avait nul besoin de tirer le niveau général vers le bas en simplifiant l’orthographe. Cela ne nous a jamais traumatisé d’écrire nénuphar ou photographe avec PH au lieu d’un simple F…
Nous savions également que nous étions responsables de nos actes. Il ne nous serait pas venu à l’idée de demander à nos parents de nous ‘couvrir’ lorsque nous faisions une quelconque bêtise. Nous en supportions les conséquences car nos parents étaient toujours du coté de l’instituteur ou de l’autorité. Quelle idée effrayante de nos jours de devoir prendre ses responsabilités et de tirer les conséquences de ses actes !
Et pourtant, cette génération d’anciens des baraques et des cités ouvrières a formé des techniciens, des inventeurs, des médecins, des chercheurs, des penseurs, des écrivains et des philosophes.

 

 

Grâce à eux, nous avons réussi à explorer l’espace, découvert de nouveau médicaments, inventé les ordinateurs et la photo numérique, connecté le monde à travers Internet, bref, mis la technologie et la connaissance au service de l’être humain pour lui faciliter la vie et lui offrir encore plus de bien-être…
Bien sûr, il y eût des ratés et des échecs, mais nous nous en sommes toujours relevés et nous avons toujours gardé la tête haute.
Nous savions d’où nous venions et nous en étions fiers. Lorsqu’on est tout au bas de l’échelle, il y a beaucoup plus de barreaux à gravir pour arriver à la même hauteur que les autres. Nous les avons gravis un à un, patiemment, prudemment mais avec obstination. Tous ne sont pas arrivés au sommet mais aucun n’est resté au bas de l’échelle. Chacun d’entre nous a trouvé sa place et aujourd’hui nous pouvons être fiers du chemin parcouru et de tout ce que nous avons fait, nous les gamins des années 50-60.

 

 Inspiré et adapté d’un texte anonyme du Net C. Keller. photos Georges Perhirin.

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